Film: Friends with Benefits

Charles-Antoine () a dit:
Ca commence vraiment bien avec l'idée d'adopter le mode verbal véloce de la comédie de remariage (appellation assez erronée dans les faits) pour une comédie du non-mariage. Au terme du premier tiers, c'est devenu conventionnel et plutôt ennuyant. Disons que le concurrent direct "No Strings Attached" tenait mieux la longueur, même si aucun des deux films ne tient ses promesses en fin de compte.


Frederico () a dit:
Je ne suis pas d'accord. Quand le premier mouvement s'épuise, la machine est relancée par le retours sur ses terres du déraciné Dylan de LA en compagnie de Jamie de NY. De plus, le film continue pratiquement jusqu'à son terme à renverser les clichés de la comédie romantique (au lieu d'apprendre par mégarde qu'on nous aime, on apprend qu'on ne nous aime pas, les grandes retrouvailles au sommet sont un flop, la sagesse vient de parents qui littéralement ou figurativement n'ont pas toute leur tête, c'est Dylan qui se replonge de façon thérapeutique dans le film culte de Jamie, etc). On est d'accord par contre que le discours in fine reste convenu, mais n'est-ce pas le genre qui veut ça? C'est d'ailleurs l'hypothèse qu'avançait Robert pour No Strings Attached.

Comme je trouve ça régulièrement drôle (impayable faux film avec Jason Segel) et bien interprété (cast assez ultime), je mets deux. Et comme, comme dans Black Swan, Mila Kunis > Natalie Portman, je mets trois!


Vincent () a dit:
Plutôt en accord avec Rico que Carlos: le discours qui maintient la primauté des sentiments sur le sexe fait partie des lois du genre... Quoique. Dans ce film, on peut tout de même se poser une question, puisque les personnages eux-mêmes proposent une réflexion sur le genre de la comédie romantique – et c'est d'ailleurs sur cette base qu'ils élaborent dans un premier temps leur relation "sexe sans emmerdes sentimentales". Le fait que, en définitive, ils en arrivent l'un et l'autre à désirer la romance extrait cette dernière des codifications d'un genre, pour en faire une réalité transcendante. Mais bon, comme le souligne Rico, les clichés restent renversés, et l'acquiescement aux sentiments se fait d'une manière qui demeure décalée, dans le ton du film.
J'aime bien d'autres idées accessoires, comme celle qu'Alzheimer attaque en premier le surmoi et permet finalement au moi profond de se révéler (le père de Dylan qui pense de plus en plus souvent à son premier et vrai amour, souvenir refoulé). Mon bémol vient plutôt sur la manière de rythmer tout ça. On passe frénétiquement d'une scène à l'autre, d'une réplique funny à l'autre — répliques par ailleurs que les personnages s'adressent, sans que le spectateur ait le sentiment d'être pris en compte comme destinataire de l'effet comique... J'aurais aimé quelques variations dans ce tempo, des moments où le film prend le temps de nous faire rire...