Indie américain qui a bien fait le buzz à Sundance 2010. Premier film d'un certain Spencer Susser, pote à David "Animal Kingdom" Michôd, qui participe d'ailleurs à l'écriture. Pour le coup, les deux films n'ont pas grand chose à voir. La réalisation de Susser est beaucoup moins ostentatoire et l'histoire est une sorte d'étrange relecture de Mary Poppins. Le personnage titre, Hesher, est pratiquement sorti d'une fable pasolinienne: on ne saura jamais rien de lui, mais il débarque dans une famille percluse par le deuil de la mère et sème un salutaire foutoir. C'est à la fois complètement farfelu tant Hesher, semi-clodo metalhead qui se fout de toutes les convenances, est outrancier, mais, par la grâce de l'écriture, ça ne vire jamais vers une stylisation à la Anderson ou à la Diablo Cody. C'est crazy man in a straight world, donc c'est régulièrement drôle, mais le film parvient aussi à être surprenamment poignant avec une économie parfois fulgurante (la fin de la scène dans la casse). Ça prend le bonus premier film et ça finit à quatre étoiles. PS: Co-produit par Natalie Portman (qui joue un petit rôle - le film est principalement sur le fils). |