Film: Pater

Frederico () a dit:
Je suis un peu emprunté car je devrai adorer ça et je trouve que c'est un peu bancal. Trois choses:

1) Montrer les mécanismes de création de la fiction, c'est courir le risque de dire qu'on ne se croit pas capable de faire fonctionner sa fiction.

2) Devoir mettre son acteur face caméra disant "c'est vertigineux je mélange fiction et réalité" tue passablement l’ambiguïté et le vertige qu'on devrait ressentir (et qui est bel et bien là, fugacement).

3) Il y a plusieurs passages (notamment Lindon avec un autre acteur dans sa cuisine) où on ne comprend pas la nature des images que l'on voit et ça évoque un problème de rigueur du dispositif plutôt que cela ne suscite un trouble.

Au final, le vrai problème du film c'est qu'on sent que la fiction tient très bien debout en elle-même. Complètement fauchée, elliptique, faite uniquement de réunions privées, de confidences, de messes basses, ça aurait pu être une sorte de West Wing à la française, d'autant que Cavalier et son personnage de président mielleux et manipulateur est assez extraordinaire. Le pire c'est que, fait ainsi, je pense que le film laisserait aussi sourdre par tous ses pores ce trouble sur la nature des images et de la fiction. La visible légèreté des moyens de production, les improvisations et l'emploi d'acteurs amateurs devraient suffire à faire passer ce que Cavalier fait passer un peu laborieusement dans la forme qu'il a choisi.