Après la bonne surprise de la 3D du Chat du rabbin, je me suis dit que j'allais tenter ce Kung Fu Panda 2, pour compléter le spectre des possibles (je n'avais pas vu de 3D full CGI avant). Dans une séance de minuit à quatre spectateurs, j'ai aussi eu le loisir de choisir ma place méticuleusement. Coïncidence, le fil s'ouvre sur une séquence à la manière de marionnette articulées sur papier huilé que j'évoquais dans mon commentaire sur le Chat. Quand on passe au corps du récit, je n'ai pu être que plaisamment surpris par la qualité d'image et la finesse des effets stéréoscopiques qui rend le visionnage tout à fait confortable. On sent une expertise certaine dans l'emploi du procédé. On peut quand même s'interroger sur la véritable plus-value qu'il apporte, mais au moins il n'est pas ici un gâche-plaisir. (NB: Plus tard, le film intègre également des flash-back en animation traditionnelle et on voit bien que c'est un savoir-faire qui s'est un peu perdu).
Et le film dans tout ça? A 90 minutes tout mouillé avec 5 bonnes minutes de crédits finaux, le scénario sacrifie ses personnages secondaires sur l'autel de l'action (David Cross, Jackie Chan, Lucy Liu, Seth Rogen et Jean Claude Van Damme ont trois répliques chacun et ont dû passer plus de temps à enregistrer des onomatopées). Heureusement, les chorégraphies de combat sont plutôt pas mal (et ultra référencées) et les péripéties régulièrement inventives (mais ce n'est quand même pas Rango). Avec un glacis de comédie rarement drôle (à l'exception d'un hilarant retour grandiose du héros) et un fond gnan-gnan de quête des origines on pourrait saturer assez vite, mais il y a Shen: l'antagoniste principal est un cumulard, car il est le mieux écrit et le mieux interprété des personnages (la pétulance de Gary Oldman a été canalisée pour une fois), mais il est aussi celui au design graphique le plus réussi et à l'animation la plus captivante (autant de travail pour l'animer lui que l'ensemble des six héros d'après la réalisatrice). Il vaut une étoile à lui tout seul, ce qui pousse presque l'ensemble à trois. |
