Béotien en matière de danse, pas fan de Wenders et 3D-sceptique, j'ai été déçu en bien par ce Pina (ce qui, comme chacun sait, tend à pousser au surnotage). Wenders expérimente avec la 3D un peu plus intelligemment que d'autres et trouve quelques pistes intéressantes, même si le procédé souffre toujours au niveau de sa dimension... filmophanique? Je pense aux halos et reflets sur les verres et montures des lunettes ainsi qu'à l'inconfort lié aux paradoxes que le système crée entre les différentes façon que l'on a de percevoir l'espace. Le filmage de la danse n'est pas des plus inspiré et le projet étant purement sur le mode de l’oraison funèbre, c'est une longue éloge où un à un les membres de la troupe passent devant la caméra de Wenders pour dire quelques mots, partager une anecdote et/ou danser en l'honneur de la défunte, le tout entrecoupés d'extraits de trois pièces majeures et de quelques images d'archives. C'est assez limité, mais ça fonctionne assez bien, en tout cas pour quelqu'un qui n'est pas familier du sujet. |
Quand on entend dire Wenders "qu'avant la 3D, l'espace au cinéma n'était que de la fiction" on a quand même envie de l'étrangler... Loin de me "sentir sur scène avec les danseurs" comme on a pu le lire dans la réception critique du film, la 3D provoque selon moi une dé-réalisation de l'espace représenté, avec notamment une dissociation des différents plans de l'image assez gênante A l'opposé Black Swann prend le pari d'une représentation fragmentée mais qui nous immerge bien plus parmi l'espace de la danse Le film se laisse néanmoins voir avec un certain plaisir mais principalement parce qu'il s'appuie sur un matériau dansé fort Long live Pina, goodbye sucker Wim ! |