Film: Sucker Punch

Frederico () a dit:
Sur le papier, on tient là un ambitieux manifeste pour un cinéma de divertissement de qualité en forme de film-gigogne qui interroge les mécanismes de la fiction, les rapports entre interprètes, auteurs, spectateurs et personnages, le tout avec une dose de féminisme troisième génération. Beckett version attraction ou qqch du genre.

Dans les faits, Snyder, pour son premier scénario original, veut tout dire et trop dire, être trop malin pour son bien et, surtout, celui de son film, et en oublie de nous raconter une histoire pour laquelle on puisse avoir un minimum d'empathie.

Indigeste, pataud, confus, vaguement ennuyeux et de façon surprenante pas véritablement à la hauteur dans les séquences d'action, Sucker Punch est un ratage. Dommage, car il y a pas mal de bonnes choses, un cast plaisant (en tout cas du côté féminin), des problématiques intéressantes mais... voilà. Peut-être vaut-il mieux se rater par excès d'ambition que par absence de celle-ci, mais c'est une maigre consolation.

PS: Troisième film dans la série "le cinéma selon" après Inception et Enter the Void. Nolan: rêve contrôlé. Noé: témoignage spectral. Snyder: fantasme cathartique.

PPS: Film d'action avec Abbie Cornish en rôle principal, stat!

PPPS: Comme dans It's Kind of a Funny Story, l'asile psychiatrique nous donne droit à un remix de Where is my Mind des Pixies. C'est moins lourdingue dans la comédie indie, car c'est un bel instrumental.


Vincent () a dit:
Les vingt premières minutes sont tout à fait fascinantes, avec une manière elliptique de représenter les faits et les charnières du récit. On retrouve d'une certaine manière un mode de (dé)composition par "cases", qui fait penser aux adaptations de BD pour lesquelles Snyder s'est fait connaître. Le tout avec des plans, des couleurs, un rythme ultramaniérés. C'est après que ça se gâte, car, comme le dit Rico, "tout ça pour ça". Avec un axe narratif qui se limite à cinq lignes, on ne peut pas aller bien loin. Qui plus est, les séquences d'action sont, en effet, vaguement réussies, souvent loupées et... ennuyeuses. Et puis, j'aime bien "Human Behaviour" de Björk... mais il faudra faire passer le message à Hollywood: on l'a assez entendu!!!

PS: point de vue musique, toujours, il me semble qu'une bonne partie de la bande-son est faite de "cover versions" de morceaux pop célèbres: "Sweet dreams..." (Eurythmics), les Pixies comme le souligne Rico, "Tomorrow never knows" (Beatles)... Y a-t-il qqch à creuser ici?