Film: The Adjustment Bureau

Frederico () a dit:
Déçu en bien et donc sans doute un poil surnoté. Il faut dire que ça avait l'air vaguement naze sur bande-annonce, mais le film s'avère, si ce n'est plus subtile, en tout cas bien mieux troussé que prévu. On appréciera une écriture qui ne nous prend pas complètement pour des idiots, nous laisse remplir certains blancs et n'a pas la main trop lourde avec des thèmes qui pourraient être bien indigestes (même si cela reste indécrottablement romantique). Le courant passe entre Blunt et Damon et tous deux sont extrêmement crédibles dans leur rôle, aidés par le fait que les séquences liées à leurs professions respectives sont les meilleures du film (au point que l'on regrette presque que le film ne soit pas exclusivement sur l’ascension d'un jeune politicien ou d'une jeune chorégraphe).

Ma réserve principale tient sur l'asymétrie d'un récit, qui met complètement de côté certains personnages secondaires (Adrian) et rend extraordinairement passif le personnage de Blunt (même si son inaction est vaguement justifiée).


Vincent () a dit:
Je surnote également.

Film de scénariste, pourrait-on dire (puisque Nolfi est avant tout connu pour cette dimension de la réalisation d'un film), c'est-à-dire pas très bluffant visuellement, mais extrêmement bien écrit, depuis la construction des personnages jusqu'aux dialogues. Sur ce point, les scènes entre Damon et Blunt sont bien faites, ce qui rend la partie "romance" tout à fait intéressante, alors même qu'on va voir le film plutôt pour sa dimension merveilleuse. Par ailleurs, de façon générale, je trouve le casting approprié. Et Damon se révèle de plus en plus comme un acteur au jeu très complet, capable d'assumer à la fois séquences d'action, et scènes où il s'agit de faire passer une émotion.

Le problème du film est peut-être que, comme énième variation sur la thématique du quotidien contrôlé par une instance "cachée", de l'envers du décor enfin révélé, avec qui plus est l'idée des espaces quantiques parallèles (ici, le "substrat" dans lequel seuls les initiés peuvent se mouvoir), on ne peut s'empêcher de ressentir le "dejavou feeling" – par rapport à des productions récentes, on pense à "Matrix", à "Men in black" ou à... "Monsters Inc." (si si). Maintenant, puisqu'il s'agit d'une adaptation d'un texte de Ph. K. Dick, il est plus probable que le jeu d'influences a d'abord eu lieu entre le texte et les films précités...


Charles-Antoine () a dit:
1.5: un très bon téléfilm pendant les deux premiers tiers (cela ferait du reste une excellente série TV, foisonnante des possibilités de relances et de variations en tout genre), avec en effet des scènes entre Damon et Blunt particulièrement réussies.

*Spoiler alert*: et ensuite, quel désastre. On peut vraiment se demander comment un texte de Dick peut donner lieu à une conclusion aussi mièvre, déiste et obstinément optimiste. C'est incompréhensible de candeur. En plus, si le film vaut bien pour ses interprètes, il manque singulièrement d'enjeux, de souffle et d'éclat. Je recommande aux fans de dystopies dignes de ce nom de se rabattre sur le remake (certes perfectible) de Repo Men, sorti l'an dernier (DVD à disposition chez moi).



Jean-Luc () a dit:
1,5


Robert () a dit:
globalement d'accord avec vous

il serait néanmoins intéressant d'analyser le travail d'adaptation qui a été fait de la nouvelle originale de PK Dick The Adjustment Team qui date de 1954

d'après ce que j'en ai lu brièvement sur wiki celle-ci est bien différente du film et se place fortement dans le contexte de guerre froide

aujourd'hui on a en effet un certain sentiment de déjà-vu, mais je trouve que le film s'en sort en définitive très bien en restant sur un niveau poétique et symbolique et en évitant les questions trop technologiques de films comme Matrix ou Inception (par exemple la belle et simple idée des chapeaux et des portes)