45 premières minutes hallucinantes tant on a une mosaïque de niveaux de réalités qui s'interpellent. Le tournage d'un film en Bolivie sur l'exploitation des sud-américains par la couronne espagnole fait écho aux revendications des indiens locaux contre la privatisation de l'eau. Tournage, répétitions, casting, making-of vidéo, rushes, fantasmes du réalisateur, images du journal télévisé, manifestations, débats politiques au ceint de l'équipe de tournage... la densité et la force des séquences est à couper au couteau. Malheureusement, la réalisatrice ne semble pas réaliser la puissance de son dispositif et une fois l'exposition passée, plusieurs miroirs du kaléidoscope disparaissent et le récit devient plus classique, moins palpitant, même un peu gnan-gnan.
A voir quand même ne serait-ce que pour les séquences de répétition où la fiction rentre en collision avec la réalité de façon aussi troublante que puissante. |