Film: Serbuan maut - The Raid

Frederico () a dit:
Je suis un peu obligé de pousser à trois étoiles tant ce film est proche de Dredd: La police va dans une tour aux mains de gangsters qui y fabriquent de la drogue, le boss mène la danse depuis ses écrans de contrôle et les malfrats sont en surnombre. Après une brève exposition, tout se passe dans la tour et le film s'achève quand on la quitte.

Dredd à l'avantage d'un scénario un poil plus ambitieux et d'un production design supérieur, mais le choc de The Raid vient de la confrontation avec une gestuelle des corps et même des morphotypes tout-à-fait inhabituelle. Indonésie oblige, ce sont différentes versions de Silat qui sont ici à l'honneur, incarnées au mieux par Yayan Ruhian dans son rôle d'antagoniste, petit, mais presque aussi large que haut. La vitesse d’exécution, les complexes jeux de frappes, prises et contre-prises, l'exploitation des corps même plus que des éléments de décors (de-corps?) surprennent même ceux qui ont eu plus que leur dose de Kung-Fu (il y a moment incroyable où Ruhian est la victime d'une projection mais évite le sol pour aller se balancer entre les jambes de son adversaire et, par le déséquilibre ainsi provoqué, renverser la projection).

Il y a quelques chose d'assez fort aussi dans un violence qui d'abord est clinique, professionnelle, mais qui, quand tout tourne à l'aigre, dégénère en une sauvagerie qui trouve un pinacle dans une scène où le héros, armé d'un tonfa et d'un couteau, pare du premier comme un escrimeur et du deuxième comme un boucher.

Si Gareth Evans se contente (et c'est déjà un exploit) de rendre lisible les complexes pugilats, il fait aussi montre de pas mal d'inspiration dans un certain nombre de scènes qui jouent sur la tension et l'immobilisme. On retiendra en particulier un très beau moment où la caméra avance pour percer les ténèbres qui séparent deux groupes antagonistes.