Film: Ernest et Célestine

Frederico () a dit:
Très élégant graphisme aquarellisant et très grande qualité d'animation, autant dans la fluidité des gestes que l'originalité et l'à-propos de ceux-ci. On appréciera particulièrement les effets de stylisation pour gérer des passages avec des masses de personnages sans alourdir l'image, l'expressivité du visage de Célestine (dont la physionomie de souris contraint à des moues subtiles plutôt qu'aux grimaces d'ours d'Ernest) ainsi que des subtils jeux d'échelle entre les personnages selon les besoins des scènes.

La réalisation est également de bonne tenue (jeux d'ombre, jeu avec les limites du cadre), tout comme l'interprétation... On irait donc à trois étoiles facilement si le scénario était un peu mieux troussé. Si à l'échelle de la scène les péripéties sont régulièrement cocasses ou touchantes, la logique de l'univers est douteuse, l'intrigue est bancale et le discours tombe remarquablement à côté de la plaque.

Explication: Le duo improbable fait les 400 coups et se réfugient loin de la ville, mais les souris capturent Ernest et les ours Célestine et chacun se fait juger en parallèle et tous deux retournent l'accusation contre la société qui, selon eux, ne leur en veut que par bienpensance, par rejet de leur couple mixte... Un émouvant cri du coeur, si ce n'est que non, c'est bien parce qu'ils ont dévalisés un vendeur de sucrerie et une prothésiste dentaire, dévasté la ville des souris ou encore volé un camion que les polices leur en veulent... Désolé, mais, des fois, ce n'est pas la faute de la société.


Vincent () a dit:
Pas complètement d'accord avec la fin du commentaire de Frederico: la vindicte sociale – en tout cas pour ce qui touche à la souris – commence parce qu'elle a "introduit" un ours chez les souris...