Par manque d'information, difficile de savoir quelle est la part autobiographique dans ce film de Shu Haolun. Ce qui est certain, c'est qu'il couvre un certain nombre de sujets pour le moins atypiques (possible peut-être seulement grâce à un montage financier Pays-Bas, Hong-Kong, Chine): un grand-père spolié par la révolution culturelle, un père en attente d'une réhabilitation posthume, une mère aux Etats-Unis, une voisine qui se prostitue, un ami du grand-père qui a subit la torture pour s'être assis sur une photo de Mao, le gouffre entre les média d'Etat et les radios pirates dans la représentation des soulèvement étudiants... Tout cela est fort intéressant, mais malheureusement cristallisé en un récit de triangle amoureux (le héros, gymnasien photographe, est entre la riche adolescente pékinoise politisée et la belle voisine ouvrière qui est déjà femme) qui a plus de temps faibles que de temps forts. On retiendra tout de même une ouverture en vue subjective du plus bel effet et une séquence où l'espace est structuré par un étendage de draps (pourtant côte-à-côte, la voisine pervertie et l'étudiant ne sont jamais dans le même champs avant que celui-ci n'accepte une cigarette). |