Film: Skyfall

Frederico () a dit:
Peut-être le meilleurs film du corpus James Bond, mais aussi un des moins James Bondien de la série. Pas seulement à cause du ton et de l'originalité de l'antagoniste, de son plan et de ses motivations, mais aussi un différent rapport au réel et au temps. Le Bond éternel dont chaque aventure est une bulle qui se suffit à elle-même, fait place à un héros dont on se demande si il a fait son temps, un personnage qui a un passé mais dont l'avenir est remis en question.

Encore un grand film pour Charles-Antoine a priori (corps en question, naissances et renaissances, grandeurs et décadences de la technologie, etc).


Charles-Antoine () a dit:
Belle pépite en effet, Fred!

Encore plus que dans les deux opus précédents, le rapport de Bond à la technologie ne s'inscrit pas ici dans le récit de façon symptomatique, mais se trouve thématisé, travaillé par le film pour être mis au service d'une opération de refondation de la stature de son héros à partir de ses axes de clivages fondamentaux: suprématie physique, misogynie, homophobie et technophobie. De ce point de vue, il est amusant de voir combien de fois le film montre Bond devant littéralement s'accrocher voire rattraper le "train" de la modernité (le train d'Istanbul, l'ascenseur de Shangaï, le métro de Londres...) pour finir par renaître via l'affirmation de son rapport privilégié aux machines désuètes (l'Aston martin) et à la nature (recours au bricolage, à l'arme blanche, passage par la terre, le feu et l'eau à la fin, le tout placé sous le signe du divin). Comme nombre de critiques l'ont relevé, on est très proche de l'univers de Nolan (auquel le film rend hommage via ses références aux ruines d'Inception et aux sous-sols urbains de Batman), avec ce que cela suppose de masochisme masculin exacerbé. Enfin, le bad guy campé par Bardem est assez formidable, un agent secret queeriser par la technologie, structuré par un rapport d'attirance/répulsion pathologique avec la mère (elle-même, initialement prisonnière des rouages médiatiques) qui le pousse au désir de fusion destructrice final.

Seul réserve: (hormis bien sûr les valeurs incroyablement réactionnaires prônées par le film) les scènes d'action, qui ne sont pas toujours très engageantes ou vraiment chorégraphies, j'espérais mieux. Mais cela a été amplement compensé par une projection 4K avec un son de malade à l'Odeon Thaetre de Leicester Square où "l'autre Charles" l'avait vu deux jours plus tôt avec la famille (Rob, sans surprise l'IMAX BFI était complet depuis une semaine à toutes les séances).


Frederico () a dit:
Deux choses:

- Je trouve que Mendes est assez malin dans ses scènes d'action. Il sait qu'il ne va pas faire un truc super chorégraphié et super découpé, du coup il fait plus simple, privilégiant la lisibilité, mais pimente ses scènes avec une idée graphique, un doigt de comédie, un chouette décors ou encore une astuce scénaristique. Pas génial, mais toujours assez captivant d'une façon ou d'une autre.

- Tu évoques Batman et j'y ai aussi clairement pensé quand le garde-chasse parle du tunnel où Bond est rentré enfant et sorti adulte. Une des raisons d'ailleurs qui me retiennent d'aller à quatre étoiles et que cet utérus générateur de héros qu'on nous promet n'est finalement qu'un intestin qu'on traverse (avec diarrhée explosive!).


Jean-Luc () a dit:
Décidément, après le pénible Batman, 2012 est l'année des boursouflures soporifiques et interminables! Infantile dans ses tentatives de psychologie, globalement poussif et bavard. Ah oui, il arrête quand le cinéma, javier bardem?


Robert () a dit:
psychologisme lourdaud et bardem assez insupportable

loin, très loin de Casino Royal (Evaaaaaaaaa!!!)