Une première partie aussi étonnement réjouissante que la seconde est confondante de conformisme béat. La force politique du film, dans cette première phase, dérive pour moi du regard foncièrement désenchanté qu'il pose sur la régression infantile propre aux années 1980 et au reaganisme, notamment en mettant l'accent sur le lien avec cette peluche assimilée à ET (ou Yoda). De ce point de vue, le casting de Mark Wahlberg est en plein dans le mil: un acteur mûr et musculeux au visage aussi juvénile qu'innocent, c'est-à-dire la quintessence de l'idéal reaganien. Et puis plutôt que de continuer sur cette lancée (il faut le dire, assez jouissive), le seconde partie prend le parti d'une conversion très light aux codes du new man, où la remise en question du personnage principal se voit relativisée un "white trash bashing" complètement hallucinant.
Je suis d'accord avec Fred sur le fait que l'ensemble des références sera rapidement incompréhensible pour des personnes qui n'auraient pas connu l'Amérique des années 1980 (même si l'ampleur du succès du film suggère le contraire). Je relève par ailleurs l'obsession anale de la première partie, inégalée depuis Adam Sandler. |