Des étoiles pour l'idée de faire un film policier du côté des témoins, plusieurs moments très forts et une réalisation bien posée, mais tout cela est un peu trop mécanique, même maladroit parfois (la voisine qui craque... devant sa fille?) et avec une stylisation (donnons leur le bénéfice du doute) qui oscille entre efficace (certains dialogues très littéraires) et grotesque (la journaliste / rédactrice en chef / imprimeuse, les bobos qui habitent dans le même immeuble que la caissière de supérette).
Reste aussi un malaise. Le film de Belvaux est basé sur un livre de Decoin basé sur un article du New York Times de 1964 sur le meurtre de Kitty Genovese à New York titré "Thirty-Eight Who Saw Murder Didn't Call the Police". Le problème de cet article, c'est que pratiquement tout est faux dedans au point qu'on est plus proche de la légende urbaine que des mécanismes de dilution de responsabilité (observés expérimentalement) et ça Belvaux ne le problématise pas. |