Shion Sono adapte un manga inconnu de mes services avec une énergie et un lyrisme hallucinant. Sumida n'a qu'un but: être un honnête homme. Médiocre, sans histoire, normal. Pourquoi? Car autours de lui ce n'est que violence, bassesses, lâcheté, exploitation... entre sa mère qui l'abandonne pour un amant de passage, son père ivre qui vient le tabasser, lui faucher du pognon et lui confesser pour la n-ième fois que ça l'arrangerai bien qu'il meurt pour qu'il puisse toucher l'assurance vie et des yakuza qui veulent encaisser les dettes du père: dur dur de rester sur le droit chemin. Toute la force du récit, c'est que Sumida failli à sa règle et tue son père. Comment réagir face à cela? Contre son gré, il sera aidé par des clodos qui ont tout perdu dans le tsunami du Sendai et une camarade de classe à la flamme inextinguible qui l'idolâtre. La noirceur extrême et caricaturale des situations est d'abord régulièrement contre-balancée par de nombreuses touches d'humour, mais cela s'estompe au fur et à mesure que le "héros" perd espoir. Le rire cède donc le pas aux larmes jusque dans un final généralissime et bouleversant. SUMIDAAAAAAAAAAAAA! GAMBATTEEEEEEEEEEEEE! SUMIDAAAAAAAAAAAA! |