Film: Elle

Charles-Antoine () a dit:
3.5, je n'arrive pas à pousser à quatre, même si j'irai sans doute le revoir car je l'ai vu dans des conditions épouvantables: salle comble, irrespirable, une chaleur intenable, aux galeries 6 (donc avec des sièges pour personnes de 1,5m maximum).

J'aime beaucoup le discours du film, surtout la fin, et ça fait très période hollandaise, mais certaines situations confinent parfois quand même trop au pastiche (bien que cela soit aussi attendu chez Verhoeven), avec Huppert qui embrasse une forme de caricature extrême de sa persona.

Je n'arrive pas m'enthousiasmer comme pour Black Book, même si c'est un film vraiment formidable et singulier à de très nombreux égards. Peut-être est-ce simplement le personnage d'Huppert qui est trop monolithique.

A voir.




Charles-Antoine () a dit:
J'ai revu le film hier soir avec Isabelle dans de très bonnes conditions (merci à l'Euro de foot de vider les salles), et notamment grâce au retour de la ventilation aux Galeries 6, et je n'ai rien compris aux raisons pour lesquelles je n'avais pas spontanément embrassé la splendeur absolue de ce film, c'était presque comme si je le voyais pour la première fois. Musique, dialogue, rythme, cadrage, jeu, photo, tout m'est apparu d'une précision, d'une justesse et d'une intelligence remarquable. Je ne m'explique pas l'écart entre les deux visions autrement par les conditions de réception.

Je ne vais pas m'appesantir, mais j'étais par exemple passé complètement à côté de l'importance de l'image dans le discours du film qui, comme dans Robocop et Straship Troopers, intervient plein cadre à intervalle régulier pour entrer en résonance avec la trajectoire du personnage de Huppert et son propre rapport à l'image et au réel (via le projet de la société de jeux, mais pas seulement) et aux hommes (le formidable Kurt, son père et son ex-mari en l'occurrence). On retrouve cet intérêt justement pour le réel, mais sur un mode peut-être moins "SVC" que dans Starship, avec Michèle demandant souvent si c'est "vrai", même à la fin quand elle déclare être là "physiquement tout cas".

Et Robert, comme nous le pressentions: le film est bien inspiré de la période française de Bunuel, en l'occurrence Belle de jour (dixit Verhoeven).


Frederico () a dit:
J'ai de la peine à réconcilier avec vos notes ce truc sans enjeux narratifs qui m'a fait rignatser trois fois. Et par déformation professionnelle je dois baisser encore ma note pour la représentation du jeu vidéo (au passage les gars de Cyanide et Sony qui paient pour le product placement ont dû adorer que le film y ajoute une séquence de viol).