Etonnamment, j'ai le sentiment que ce film pourrait être comme une suite à "Boyhood" – on quittait un personnage au moment où il atteint 18 ans et qu'il se prépare à la suite de son cursus, on retrouve ici de jeunes hommes qui sont à ce même point charnière de leur existence –, travaillant lui aussi la notion de temporalité, mais selon un principe inversé: dix ans pour "Boyhood", trois jours de stase très répétitive (des fêtes, des fêtes, de la drague, des fêtes, de la biture, des fêtes, de la compétition, de la compétition, de la drague, de la biture, de la compétition, des questions métaphysiques foireuses, des fêtes, etc.) pour celui-ci. Et j'ai le sentiment que la grande platitude du film vise à représenter ce moment de l'entre-deux où l'on sort de l'adolescence pour se diriger vers l'âge adulte et où, de fait, on ne sait encore rien sur rien, tout en étant certain d'en connaître déjà beaucoup, dans une sorte d'instant figé où rien ne se décide véritablement – donc pas d'action, pas d'orientation narrative vers un but, car il n'y en a pas encore. De fait, les personnages accomplissent et énoncent beaucoup de choses banales, mais avec paradoxalement beaucoup de sérieux.
Tout cela donne des scènes parfois amusantes... mais l'ensemble est ennuyeux. |