Champs: Un homme ramène son père à la maison, fait sa lessive (hors champs), son lit (dans l'intracadre formé par l'embrasure d'une porte), du thé (hors champs). Le vieillard, immobile à la table de la cuisine, explique qu'il a refusé les traitements pour son cancer du poumon car il en a marre et que même les trois mois qu'on lui prédit sont trop longs. Contre-Champs: Le fils prie devant l'autel funéraire de sa mère (premier plan), retourne en cuisine (intracadre après petit panoramique) et tente en vain de pousser son père à manger. Il boit, boit encore et craque: il explique par le détail que sa vie est une terrible tartine de merde et que son père va, par sa volonté suicidaire, lui piquer le pain. Le décors et planté et, avec l'économie de moyen qu'on lui connait, Masahiro "The Rebirth" Kobayashi nous donne à voir en flashes-back, qui sont autant de souvenirs du mourant qui s'est claquemuré dans sa chambre, le programme annoncé par les protagonistes. Implacable et terrible. Les Kobayashi et le scope en noir et blanc réussissent bien à Tatsuya Nakadai (80 ans). |
Y a-t-il un rapport avec un film de Kinoshita qui a un titre très proche? Dans mon vague souvenir, il y a bien une histoire de paysans. |
En Japonais les deux films ont exactement le même titre, mais la tragédie n'est pas exactement la même selon ce que je peux en juger entre le résumé du Kinoshita et mes souvenirs du Kobayashi. Chez le premier, les enfants sont ingrats et ne réalisent pas les sacrifices faits par leurs parents au sortir de la guerre. Chez le second, c'est plutôt les parents qui ne comprennent pas les difficultés que pose le monde moderne à leurs enfants. |