Film: A Good Day to Die Hard

Robert () a dit:
infâme bouillie visuelle

son seul mérite étant de ne pas faire durer nos souffrances trop longtemps...

un grand merci à l'âme douce et sensible qui a suggéré d'aller voir ce film en groupe


Frederico () a dit:
Il y a beaucoup de choses très très mauvaises, de façon même choquantes et là où on ne les attend pas. Je pense par example à certains attroces bruitages de coups de poings, où à des répliques collées à l'arrache sans soucis du mixage pour combler des trous dans le scénarios (tunnel de la fille pour expliquer le gas anti-radiation) ou meubler (John qui braille des one-liners sans queue ni tête durant la poursuite comme un personnage de jeu vidéo).

Mais à la fois, il y a des moment où le rattage est tellement total qu'on en vient à se demander si ce n'est pas un projet arteux à la limite de l'abstraction. L'illisibilité absolue de la poursuite en voiture fait penser au ratage, mais dans la même séquence, l'incompréhensible plan d'extraction de la CIA impliquant un drone touche à la poésie pure. On est renforcé dans cette idée de choix stylistique quand on voit le pseudo-Poutine qui walk & phone avec une armée de juges et d'avocats derrière lui!

Dans le doute et pour une certaine surenchère, autant dans l'action que dans le bullshit, je pousse à une étoile.


Robert () a dit:
ahah merveilleux !

on y repensant c'est vrai que certaines séquences m'apparaissent comme qqch que j'aurais pu voir dans un (mauvais) rève (d'ailleurs j'ai dormi pendant la fin du film) ou alors en ayant consommé des substances hallucinogènes...

grand film incompris à réévaluer dans quelques années ?

hum j'ai regardé mes classement de tous les grottino et le constat est là, implacable: c'est le pire film que j'ai vu depuis 2006 !

comme si un malheur n'arrivait pas seul j'ai lu que la Cour suprême avait rejeté l'ultime appel de McTiernan et donc qu'il passerait bien un an derrière les barreaux...

allez, il y a de l'espoir pour son grand retour aux commandes du 6ème épisode quand il sortira...on y croit, on y croit !

yipekaye motherfucker !


Vincent () a dit:
Comme Frederico, je mets malgré tout une étoile, pour des plans (magnifique armée d'hommes de robe...) ou des micro-séquences (dans le taxi, une sorte de version pourave et condescendante de "Lost in translation") qui surnagent. Idem pour cette jouissance – mais qui ne suffit pas à faire un film – à tout démolir.


Laurent () a dit:
Beltrami signe l'une de ses plus belles partitions (si on arrive à l'entendre derrière la bouillie). Du coup je passe de beurk à bof.
Les deux scènes de chute au ralenti sont magnifiques.

Intrigué par l'hypothèse qui se dessine, chez certains de nos membres, d'une artisticité larvée dans ce film, je me suis renseigné sur l'auteur. Et, surprise, ce type, sosie irlandais rouquin de Thierry Jobin, qui a d'abord œuvré dans la grosse artillerie – plutôt avionnerie – décomplexée (remake de Flight of the Phoenix, puis Behind Enemy Lines de sinistre mémoire), s'est peu à peu avancé dans la bizarrerie foutraque limite nanar assumé qui, du coup, ne manquait pas de certaines fulgurances (ainsi quelques passages outrageux dans son remake de The Omen où, par exemple, une Mia Farrow aux allures de Michael Jackson étouffait à mort la pauvre Julia Stiles ; et surtout l'intrigant Max Payne, adaptation de jeu vidéo me semble-t-il, et récit ô combien délirant de démons ailés surgissant d'un monde parallèle, œuvre forcément attachante puisqu'avec Mark Walhberg, et dont j'avais, dans ces mêmes pages grottiniennes, soulevé le charme particulier – charme accentué il est vrai par une certaine propension à filmer Olga Kurylenko au ras des fesses et par une musique martiale assez phénoménale de Beltrami – ainsi son usage de mesures composées en 5/4 ou 7/4, qu'on retrouve dès l'ouverture de ce Die Hard, après la citation du Dies Irae).

De là à avoir le courage de revoir le film, je ne sais pas. Mais peut-être passer à une étoile? On verra.

Quelqu'un a-t-il vu son premier film, le remake de Flight of the Phoenix? Le cast offre une belle brochette d'intermittents hollywoodiens : Dennis Quaid, Hugh Laurie, Giovanni Ribisi, Miranda Otto…

A part ça, Fred a-t-il vraiment écrit "John qui braille des one-liners sans queue ni tête durant la poursuite comme un personnage de JEU VIDEO"???????
Jean-Luc, avoue, comment as-tu réussi à pirater le système informatique du site?




Frederico () a dit:
En général, les comparaisons faites avec les jeux vidéo sont très peu pertinentes car ceux qui les font ne connaissent pas les jeux vidéo. Ses comparaisons sont donc presque invariablement péjoratives, basées sur des a priori. Dans ce cas précis, c'est également péjoratif mais basé sur une tendance très concrète dans les jeux vidéo d'imiter le cinéma d'action hollywoodien ce qui, entre autres choses, se manifeste par un personnage principal qui ponctue l'action de "bon" mots. Le problème c'est que le catalogue de réplique est souvent restreint et que les critères utilisés pour lancer ces répliques manquent de raffinement, ce qui leur donne régulièrement un aspect très mécanique et artificiel à ces one-liners collés par-dessus l'action.

Ce film m'a fait exactement le même effet. On a le sentiment que l'on a mis Willis dans un studio où on lui a fait cracher une dizaine de McClane-ismes que le monteur son a ensuite semé au petit bonheur la chance sur les scènes d'action.