Film: A son image

Robert () a dit:
Un retour à l'histoire corse qui pourrait apparaître comme un pas en retrait après l'ampleur d'Enquête sur un scandale d'Etat, mais il n'en est rien grâce à la qualité du travail d'adaptation et d'un sens toujours aigu du cadre, de la durée et du rapport son/image.

Ci-dessous, le résumé du roman tiré de Wikipedia qui montre cette liberté d'adaptation déjà vue dans l'Enquète, et qui répond à une des questions que l'on se posait après la projection, même si chez de Peretti la chose reste plus ouverte, ce qui en fait sa qualité:

En août 2003, sur le port de Calvi, Antonia, une photojournaliste, retrouve Dragan, un légionnaire qu'elle a rencontré pendant la guerre en Yougoslavie dix ans plus tôt. Elle remet son retour en famille d'une journée, pour une soirée prolongée avec lui. Fatiguée par des heures de conversation, elle repart en voiture dans le nord de l'île ; éblouie au soleil levant, elle s'écrase dans un ravin d'Ostriconi. Son office funèbre ou messe de requiem est célébré par son oncle et parrain, par ailleurs prêtre. Dans l'église, chacun se rappelle la défunte et reconstitue le récit d'une vie.


Frederico () a dit:
Grande puissance cinématique malgré un déficit didactique pour les non-initiés.

Pour répondre à une des questions que je me posais, les organisations criminelles se développent en Corse dans la même période que le FLNC se crée: dans les années 70. L'un n'entraine pas l'autre pour des raisons de financement comme on aurait pu le croire (le FLNC pratique "l'impôt révolutionnaire" - lire, l'extorsion de fonds - mais pas le trafique de drogue), mais les personnes qui observent la questions supputent que la contestation du pouvoir régalien de l'État français donne un terreau fertile au développement des activités criminelles. Fun fact: il y a moins d'habitants en Corse que dans le Grand Lausanne, mais il s'y trouve de nos jours plus d'une vingtaines d'organisations mafieuses (un terme utilisé officiellement que depuis quelques années).

Le royaume, l'autre film corse du moment, n'est pas beaucoup plus éclairant sur la question. On y voit tout au plus la violence de la lutte entre clans et les rapports d'amitié qu'il peut y avoir entre certains gangsters et certains politiciens (ce qui parait inévitable quand il y a autant d'organisations criminelles et d'organisations clandestines sur une île de 350'000 habitants).