) a dit:| Rithy Panh, le Cambodge toujours, cette fois sous la forme d'une fiction expérimentale. L'expérience, qui est dans le prolongement de certains de ses précédents films, est sur la représentation. L'image et son contrôle, le montrable et l'immontrable, le document ou le factice... C'est dans ce maelström que nous emporte Panh en adaptant le livre de la journaliste américaine Elizabeth Becker relatant sa visite au Cambodge sous le pouvoir des Khmers Rouges en 1978. Panh fictionalise en rendant les journalistes français, mais aussi intègre des archives (ou pseudo-archives?), des dioramas (d'abord diégétiques, puis plus vraiment), des conventions théâtrales (un éléphant qui n'en est pas vraiment un mais si) et à ces dispositifs répondent ceux du régime qui mettent en scène leur pays comme un spectacle, une fiction, pour les visiteurs. C'est assez intéressant, mais aussi largement incompréhensible sans passer un bon bout de temps sur wikipedia (à moins d'être au fait des relations entre Cambodge, Vietnam et Chine et leur état en 1978). Mais, d'une certaine façon, ce sentiment de ne pas comprendre ce qui se passe, nous met dans une situation similaire à celle des journalistes qui attendent au milieu de nul part que Pol Pot vienne ou qu'on les amène à lui. Un objet curieux, mais qui ne m'a pas emballé plus que ça. Il faut dire que Panh est mal pris vu qu'il a mis la barre impossiblement haute avec S21, la machine de mort khmère rouge. |