Film: Blue Giant

Frederico () a dit:
Film d'animation japonais. Sorti en France en 2023 mais pas en Suisse. Rattrapé en 2024 après que Laurent m'ait signalé son existence.

C'est l'adaptation d'un manga à succès édité en français chez Glénat. Je ne l'a jamais lu, mais le film a, pour ce type de produit, la tristement rare courtoisie d'être totalement intelligible et de former un récit clôt. Le manga suit la trajectoire musicale d'un gymnasien qui se découvre une passion pour le jazz et le saxophone. Le manga en est à sa quatrième série. La deuxième se déroule en Europe et la troisième aux Etats-Unis. Le film couvre des événements qui sont soit la fin de la première série soit un addendum qui vient se glisser entre la première et la deuxième: notre jeune musicien monte à Tokyo et monte un groupe avec un pianiste virtuose et un copain de gymnase venu faire son université à la capitale comme batteur.

On a droit à quelques lapalissades sur la musique en général et le Jazz en particulier et le récit suit un cours assez prototypique qu'on rencontre dans quantité de manga centré sur un ado talentueux (que cela soit dans un domaine sportif ou artistique). L'objectif ici, pour notre jeune trio de se produire dans le club de Jazz le plus prestigieux de la ville (le Blue Note Tokyo, rebaptisé le So Blue). Même si on a l'impression d'avancer dans un terrain très balisé, le film parvient tout de même à surprendre, ici par le traitement du personnage du batteur débutant, ou là par un deus ex machina qui donne au final une charge émotionnelle toute particulière.

Une des difficultés quand on adapte un manga sur la musique, c'est soudain qu'il faut la faire la dite musique. Difficulté additionnelle, quand certains éléments du scénario joue sur la qualité de la performance des musiciens, ce n'est pas trivial à communiquer aux spectateurs qui, pour la plupart, comme moi, ne sont par armé pour critiquer leur jeu. Troisième embûche: comment représenter la performance musicale?

Pour le premier problème, la production a engagé Hiromi Uehara, une star du jazz, pour faire la bande son. Pour la deuxième difficulté, le film fonctionne en forçant le trait. Quand la batteur perd pied, on ne peut pas le rater! C'est plus ambigu quand le saxophoniste se lance dans des solos. La fougue est toujours indiscutable, mais parfois on est suspendu aux réactions des autres personnage pour savoir si c'est sensé être grandiose ou ridicule. Sur la représentation, il y a un peu de tout. Des choses originales, comme la matérialisation de la charge personnelle et émotionnelle de la performance musicale par des images du passé des interprètes, mais aussi des chose un peu cliché comme des bouffées d'abstraction, des gros plans de visages en nage, des distorsions, etc... techniquement, il y a aussi un gros usage de la 3D pour les plans larges et moyens, l'animation classique demeurant de rigueur pour les plans serrés. L'animation des passages en 3D et vraiment pas terrible. On a même l'impression que certaines attitudes ont été réutilisées tel quel pour différentes séquences. pas fou.

Voilà voilà.... je crois que Laurent pensait que le sujet était des compétition de Jazz, mais il s'est peut-être fait cette fausse idée à cause de quelques répliques prises hors contexte.