Vu en IMAX hier soir et je ne me rappelais pas du tout que le son dans ces salles était aussi fort, mes tympans vont mettre du temps à s'en remettre, les sièges et nos habits vibraient à chaque fois que les effets sonores se déployaient dans toute leur puissance (et c'est fréquent). A part ça, le film est très impressionnant et thématise bien la tentation contemporaine de l'attirance pour la figure du tyran éclairé et son rôle prétendument providentiel, il est juste regrettable que le point de vue plus ambivalent que le film adopte sur cette question intervienne très tardivement et dans une dernière partie trop précipitée au regard du rythme dans le reste du récit. Ce qui donne quand même une tonalité étrangement orientalocolonialiste à la plus grande partie du film, qui paraît parfois avoir été écrit par feu Donald Rumseflt. Idem sur le motif de la vengeance, si cher à la culture US. Mais il faudra peut-être que je le revoie. En tout cas, le film ne s'inquiète plus du tout des angoisses de castration de son héros, comme dans le premier, mais plutôt, à l'inverse, de son rapport à l'ivresse du phallus. Dans un autre registre, j'ai trouvé les costumes ultra Paco Rabanne (Rabban, ahahahah) de Florence Pugh vraiment extraordinaires. |
Rien à redire sur le niveau de la production, mais j'ai trouvé que le film était quand même nettement moins haletant que le premier, et l'ennui m'a de plus en plus gagné au fur et à mesure du récit. Sentiment paradoxal face à cette déferlante visuelle et sonore. L'aventure Dune s'arrêtera ici pour moi. |
Je crois que le film souffre beaucoup d'être une deuxième partie. Narrativement et, disons, dans sa capacité de fascination. Dans le premier volet, on découvrait la vision qu'a Villeneuve de l'univers de Dune et tout était nouveauté et émerveillement. Ici, on est déjà en terrain connu, donc ce souffle, à quelques exceptions près, est absent. Narrativement, il y a aussi un vrai problème car toute la première moitié du film est le ventre mou d'un récit plus ample. Il n'y a pas d'enjeu ou d'objectif qui soit posé donc on peine à être captivé. Je parie qu'une version de 5 heures rassemblant les deux parties gommerait presque totalement ces défauts. |
J'ai revu le film avec Isabelle pour m'apercevoir que ma première impression était vraiment erronée et que le film développe dès le début et souvent de façon assez fine une réflexion fondamentalement sceptique à l'égard du devenir messianique de son héros. Peut-être que ma première lecture avait été un peu conditionnée par le film de Lynch (que je venais de revoir) et qui, lui, joue complètement la carte du héros providentiel. |
2.75… Pour rebondir sur le commentaire de Frederico, le problème de la 1re moitié, c’est qu’on se trouve dans le segment censé décrire la société fremen, ses pratiques, ses croyances, sa langue… et que tout est moins ample dans le film que dans le roman. Idem pour ce qui touche à la trajectoire de la mère de Paul, développée avec plus de richesse dans le texte. |