Décidément, Joachim Lafosse aime les familles glauques et dysfonctionnelles. Après son chef-d'œuvre, Les Intranquilles, sur un père bipolaire, nous passons au père… [je vous laisse découvrir de quoi il retourne, cette fois]. Malgré le caractère déplaisant, voire malaisant de son sujet, ce film frappe l'attention par l'intensité de ses scènes nocturnes, où un Daniel Auteuil ambigu rôde dans les couloirs, profitant du silence pour observer à travers les rideaux les journalistes qui campent devant chez lui : jeux d'ombres portées sur les murs de la vaste demeure, lumières artificielles qui pointent dans la profondeur du parc. Le tout culminant dans une séquence finale violente à la théâtralité digne des meilleurs drames bourgeois contemporains type Haneke ou Chabrol. |