Quel beau transport dans un univers parallèle (comme dans Lazzaro felice, une vie rurale d'antan, traversée de danses et de rituels carnavalesques, une tension entre strates temporelles, qui débouche sur des rapports savoureusement anachroniques…) Ces personnages, leur dégaine, le rythme de leurs déambulations, tout cela est inoubliable. Certains pourraient reprocher à Alice R. sa vision très romantique de notre identité archaïque tourmentée par les mythes, mais j'ai l'impression qu'elle l'assume complètement, ce point de vue extérieur (son héros est précisément un étranger, et les complaintes narratives traditionnelles alternent avec du Mozart et de l'électro). |