C'est rigolo qu'en 2023 on a eu un film avec comme titre "Les feuilles mortes" et cette année 2024 débute avec "Les herbes sèches"... Le dernier Nuri Bilge Ceylan en date. Un prof stambouliote en poste dans les neiges d'Anatolie qui n'attend que de pouvoir se tirer de ce trou perdu. L'argument fait un peu penser à Wake in Fright (sauf qu'ici le personnage rentre de vacance au lieu de tenter - en vain - d'y aller). Chronique, humour noir, personnage complexe et antipathique, adultes qui se comportent comme des enfants, débats politico-philosophiques sur la façon de mener sa vie... à moitié dans la marge et pas 100% compréhensible le rapports aux minorités religieuses (les Alevis) et ethniques (les Kurdes). Outre cette richesse, une écriture et une mise en scène qui ne rend de comptes à personne. Plus de 3 heures, mais sans longueurs. Simplement, c'est la plume qui dicte la durées des séquences. Si une discussion a de quoi durer 15 minutes, elle dure 15 minutes. Deal with it. |
Une lenteur et un art consommé de la dispute, déjà vu chez Ceylan ou dans le cinéma iranien bien sûr, mais j'ai trouvé que le récit souffrait d'un certain manque de direction pris entre cette histoire de harcèlement scolaire et la relation avec ce beau personnage féminin, auquel on aurait aimé qu'il donne une place plus importante. Les deux ruptures de ton narratif et formel (l'une extra-diégétique, l'autre lyrique) semblent assez dissonantes dans celui-ci. On aurait pu espérer un film du niveau du roman Neiges de Pamuk, mais ce n'est pas le cas malheureusement. |