) a dit:| Un film d'animation de science-fiction avec une détective privée et son acolyte androïde qui enquêtent sur la mort d'une étudiante sur le campus d'une université martienne? J'y suis allé en courant! Techniquement et graphiquement on est dans le style qu'on qualifiera d'"anime à la française": on sent l'influence des séries et films des années 80 et 90 et l'emploi massif de la 3D est très bien maîtrisé. La cohérence visuelle est maintenue. Le scénario de néo-noir cyberpunkisant ne passe pas loin d'être excellent. Quelques trous dans la logique de l'univers autours de thèmes critiques (ce n'est pas aussi indigent que The Creator, mais, par exemple, le récit - et la législation martienne - ne différencient pas entre des entités purement synthétiques et d'autres qui sont des consciences d'humains décédés dans des corps mécaniques, alors que cela parait assez fondamentalement différent) et une conclusion qui laisse un peu à désirer retiennent mon enthousiasme. Mais le gros problème, c'est le doublage. La version originale française souffre profondément d'une prosodie et d'un mixage qui dans 9 scènes sur 10 nous tient à distance du récit. Ça serait exagéré de dire que cela sonne comme deux personnes qui cachetonnent enregistrées dans une salle de bain, mais, à mon goût, on n'en est pas très loin. Parcourir quelques interviews me font craindre que ce résultat est le fruit d'un choix artistique et pas seulement la conséquence assez classique de l'engagement d'acteurs plutôt que de doubleurs pour faire du doublage (même si le terme "doublage" est peut-être un peu usurpé ici vu que ce sont les performances qui ont dicté l'animation et pas l'inverse). Le film gagne peut-être une étoile en version anglaise, mais, assez logiquement, seule la v.o. française est en salle. PS: Parmi les nombreuses références, on notera un personnage de hackheuse baptisée Roberta Williams du nom d'une pionnière de l'industrie du jeu vidéo (même si cette dernière est une graphiste, scénariste et designer). |