Film: Adipurush

Frederico () a dit:
Encore un film indien sorti au Flon. Apparemment, ces séances ne sont pas programmées par Pathé, mais sont "achetées" par des tiers. Comme il n'y a personne aux séances, je suspecte que ce n'est pas une association locale de la diaspora indienne qui organise ça, mais directement les producteurs indiens qui pour 600 balles peuvent ajouter un pays dans leur sortie "mondiale". Effet secondaire dans cette projection: Le film commence à l'heure pile sans pub et la projection n'est pas formatée comme il faut (la lumière est restée allumée durant la première moitié du film et on a eu un entre-acte de 10 minutes...).

Mais le film? C'est une adaptation des parties 3 à 6 du Ramayana (qui en compte 7). Le Ramayana étan l'un des deux récit épique en sanskrit de l'Inde ancienne (l'autre étant le dramatiquement plus long Mahabharata). Pour la faire courte, un prince en exile vit dans la jungle avec sa femme et son frère, mais la femme se fait enlever par un roi-démon. Le prince lève une armée, traverse la mer, tue le roi-démon et libère sa femme.

Bien entendu, cette trajectoire est émaillée d'éléments fabulesques. Illusions, tests de la pureté morale du personnage principal, prophéties, interventions de divers divinités, etc. Et aussi des scènes d'action (poursuites, combats) qui permettent au mononymique Prabhas de montrer, au ralenti, dans des plans soigneusement composés, ses biscotos et sa soyeuse moustache comme dans les deux Baahubali.

Malheureusement, entre problèmes d'adaptations et vétusté de la source (un poil plus récent qu'Homer d'après les experts), la fable est bien fade à quelques exceptions près (quand l'homme-singe demi-dieu est envoyé dans l'Himalaya pour récupérer un remède mystérieux au sommet d'une montagne et que dans le doute il ramène toute la montagne, c'est assez rigolo!).

Le film souffre aussi de la comparaison avec Baahubali dans le domaine de l'action. Je n'ai aucun problème avec les effets spéciaux digitaux un peu bas de gamme utilisés (je les accepte comme faisant parti de la forme, de la même façon qu'on doit accepter comme invisibles les hommes en noir sur la scène du théâtre kabuki), mais entre un certain manque d'inventivité, un ton beaucoup moins ludique et le fait que 90% des personnages soient en image de synthèse, on est loin du plaisir éprouvé dans le magnum opus de S.S. Rajamouli.

2 généreuses étoiles.