) a dit:| Deux généreuses étoiles, pour le genre, enquête policière sur les traces d'un tueur et Shailene Woodley, qui est assez rare (et qui ici co-produit). C'est un premier film américain pour Damián Szifron, le wiz kid du cinéma argentin après les énormes succès de Relatos salvajes (Les nouveaux sauvages - 2 étoiles pour moi, 3 pour Vincent en 2015) et, avant cela, de séries télé très populaires. Par bribes, c'est presque pas mal, mais malheureusement c'est un peu con-con et tellement superficiel qu'on frise plus d'une fois le pastiche accidentel. La crise existentielle de l'héroïne ne fonctionne pas, car rien ou presque n'a été construit pour y amener, certaines opérations ne génère pas de tension car protagonistes comme spectateurs savent qu'il s'agit de fausses pistes... bancal. De plus, tout l'aspect "politique", autant dans le discours que dans les péripéties relatives à l'ingérence des édiles dans le travail des enquêteurs est faible. Szifron aurait mieux fait de se trouver un clone de David Simon comme co-scénariste (le film se passe à Baltimore!) plutôt qu'un gars qui n'a plus mis la plume sur le papier depuis quelques courts-métrages au début des années 2000. |
| Alors je ne serai pas si négatif. Je dirais même que les qualités de ce film, certes imparfait au moment du bilan final, sont de nature à nous procurer ce plaisir moyen que l'on est en droit d'attendre du film de genre américain – et qu'il est désormais incapable de nous offrir. L'entame et les diverses scènes d'action (le shooting initial, la fusillade au mall, la supérette…) sont proprement saisissantes, traversées par un rythme impeccable, minutieux, efficace. Certes, le cahier des charges est des plus banals (d'accord pour la psychologie ras les pâquerettes et les mécanismes convenus de l'enquête), mais malgré tout le climat général, dépressif, sous-Villeneuve, m'a plutôt convaincu (score de Carter Burwell avec guitares électriques à la Crash), tout comme l'insistance à montrer l'intrusion des politiques dans l'enquête. |
) a dit:| 3.5: alors certes, on est d'accord, ce n'est vraiment pas parfait, mais j'ai adoré ce film haletant et original, qui renoue avec le film "policière" des années 1990 (Silence of the Lambs, Blue Steel, Murder by Numbers, Kiss the Girls, Taking Lives, etc.), où l'enquêtrice se confond partiellement avec l'objet de son investigation et où l'enquête se double d'une plongée socio-anthropologique dans l'Amérique contemporaine. Et je suis tout à fait d'accord avec Lolo: c'est vraiment le type de star vehicle (produit par la star) que l'on ne sait plus faire aujourd'hui. Et je dois vous avouer que l'absence d'une généalogie freudo-marxsite de l'état psychique de l'héroïne ne m'a guère manqué. Deux scènes de natation suffisent amplement ;) Enfin, il faut quand même dire que la personne qui a proposé le titre français n'a absolument rien compris au film. Au point où l'on se demande si elle l'a vu. |
) a dit:| Saisissant, impeccable, minutieux, c'est cela. Fin décevante et bémols ici ou là, mais quand même... Heureue coïncidence, nous allons bientôt revoir Shailene Woodley dans Ferrari de Michael Mann (avec Adam "Driver" en Enzo...non ce n'est pas une blague). Filiation stylisitique toute trouvée s'il en est. Et par rapport au titre, Misanthrope est bien le titre original du film comme le confirme le réalisateur-scénariste-producteur-monteur (!): "Le scénario a été vendu dans le monde entier, à l'exception des États-Unis. C'est l'argent des producteurs et des distributeurs du monde entier qui nous a permis de le financer, hors USA bien entendu. Maintenant que le film est terminé, une société américaine l'a finalement acheté, mais elle a décidé de changer le titre du film pour sa sortie aux USA. C'est la seule chose que je n'ai pas pu préserver et j'ai fait tout mon possible pour le défendre, mais sans succès. Heureusement, le titre original «Misanthrope» est préservé dans le reste du monde." (https://www.bluewin.ch/fr/divertissement/tv-film/1-damian-szifron-misanthrope-en-redaction-1749412.html) Par respect pour lui, je change donc le titre ici (ne m'en veux pas Charles). Cela confirmant aussi le fait que l'industrie hollywoodienne ne sait en effet plus produire ce genre de film. |
) a dit:| Merci pour les infos concernant le titre, Rob, je n'en crois pas mes yeux (ça n'a tellement rien à voir avec de la misanthropie). Mais bon, on peut parfois ignorer la trace que l'on laisse... |
) a dit:| 2,5 |
) a dit:| 2.5 aussi. Extrêmement fascinant plastiquement. Mais je suis d'accord avec Frederico: narrativement, ça ne tient pas. |