En 2019 le premier film de Mounia Meddour, Papicha, avait fait la tournée des festivals en empoché deux Césars, dont celui de meilleur jeune espoir féminin pour Lyna Khoudri, devenue omniprésente depuis. Je ne sais pas si quelqu'un l'avait vu, mais en tout cas ce n'est pas au Grottino :( Houria a semble-t-il des thématiques assez proches: des femmes qui tentent d'être active dans la culture et la création dans un contexte socio-politique qui leur rogne les ailes. Si Papicha se déroulait dans les années 90 et le milieu de la mode, Houria est contemporain et c'est de dance qu'il est question. A priori, les deux films se répondent, montrant le contexte de la Guerre Civile dans le premier et ses échos dans l'Algérie d'aujourd'hui dans le second. Rien de particulièrement nouveau sous le soleil en ce qui concerne le filmage et la représentation de la danse classique, pas mal de moments qui faillissent à la règle "show, don't tell" (la mère qui explique son trauma trois secondes avant sa résolution, l'assistante sociale qui fait la bio express de toutes les femmes qu'elle épaule) et on a le sentiment que certaines idées on dû être abandonnées au montage (Houria, devenue muette, écrit sur les corps au lieu de papier... on ne saura jamais pourquoi). Malgré ces limites, le film captive. En premier lieu par ses interprètes (Lyna Khoudri, mais aussi Hilda Amira Douaouda dans le rôle de la meilleure amie), puis par l'encrage socio-politique susmentionné qui est d'autant plus étonnant qu'il arrive, ou plutôt s'épaissit, tardivement dans le récit. Ce n'est pas un grand film didactique sur les questions de l'Algérie post-guerre civile, mais le contexte bénéfice de ma méconnaissance totale pour m'intéresser! 2.5 |