Pas été emballé par ce 4ème volet de la saga John Wick. Reeves ne rajeuni pas et du coup les chorégraphies semblent un peu laborieusement exécutées. Il me semble aussi qu'il y a quelque chose de moins précis dans leur déroulement. On passe dans le premier film d'un gars maître de son sujet et ne laissant aucune chance à ses opposants à, dans ce 4ème opus, un gars qui survit au chaos en grande partie grâce à l'incapacité chronique des 96152 bad guys à viser avec précision. Autre problème, assez récurent dans la série, le scénario pose des situations intéressantes, mais la chorégraphie et la réalisation peinent à exploiter ce potentiel. Malgré ces réserves, j'arrive quand même avec du bric à du broc à deux étoiles. Jolie performance de Donnie Yen (même si le film gère de façon extrêmement inconstante la cécité de son personnage) et régulièrement, malgré, on le sait, l'emploi intensif d'effets spéciaux digitaux, on est bluffé par se qu'on voit à l'écran. C'est surtout des petits détails (comme un goon dont la jambe se fait ficher au mur par une flèche, puis trébuche ou meurt et reste accroché à la dite flèche) et deux longues séquences: une Place de l'Étoile à Paris où on canarde et marrave au coeur du trafic avec des corps qui se muent en billes de flipper ou en pigeons d'argile et une autre, qui restera dans les annales, dans un appartement haussmannien où la caméra s'envole au dessus du décors et film l'action en continu et en plongée. Je ne comprend même pas comment ils éclairent cette scène, c'est hallucinant même si pas totalement productif. Dans ma notule sur un des volets précédents, je citais les jeux vidéo du genre dit "cover shooter" comme influence des scènes d'action où on progresse de couvert à couvert. Ici, cette séquence mimique ce qu'on pourrait appeler un "top down shooter". Toute la blogosphère liée aux jeux vidéo s'est d'ailleurs empressée de comparer ce morceau de bravoure à Hotline Miami (jeu pour le coup très inspiré par Drive et Miami Vice). Ce qui complète aussi la note c'est la nature véritablement unique de la franchise. C'est complètement bobet, c'est une torture d'arracher une réplique à Reeves, mais il y a un niveau d'artificialité assumée qui est sans égal. Les fantaisies indienne ou même les Fast & Furious récents sont aussi complètement délirant, mais pas avec le même sérieux et la même emphase. Même si ce n'est pas terrible, c'est quand même un truc particulier à mon goût. PS: Dans les trucs glauques qui mériteraient presque de rogner dans la note, cela doit être le premier film où il y a un placement de produit manifeste et éhonté pour un pistolet! James Bond a sa voiture et sa montre, mais John Wick a son 9mm automatique. |
2,5: oui, ce bon John - In the Name of Love - Wick continue son errance toujours aussi résolument située au-delà le principe de plaisir. Le festival de baston en plongée, contre-plongée et surtout contre-jour ne dépasse par le sommet du deuxième chapitre mais offre un spectacle souvent euphorique et hypnotisant, notamment toute la séquence à Osaka. Après, on peut regretter que les quelques plans qui assurent l'ancrage situationnel cèdent systématiquement la place à des séquences filmées en studio, qui enlèvent le charme propre à des séries authentiquement cosmopolites comme Bond, Bourne ou MI. C'est notamment pénible à Paris et à plus forte raison lors de la scène finale, qui fait vraiment toc. |
Pareil. |