| Le nouveau Clément Cogitore, l'homme qui aime magnifier les manants. Étonnant comme le film ne joue pas tant que cela de l'espace urbain particulier du quartier en question, avec son côté "La Zone" de Paris qui part de Barbès et remonte vers la Porte de la Chapelle, alors même que son attrait principal réside précisément dans l'idée géniale de focaliser le propos sur l'une des particularités du lieu en question : le milieu des pseudo-voyants et féticheurs, avant tout africains – leurs arnaques, leurs rivalités notamment. A part une ou deux vues classiques de Barbès bien populeux, on a plutôt affaire à des couloirs, des souterrains, des salles de réunion, des chambres, des cuisines et… un chantier nocturne. Pourquoi pas, car même si l'on peut être surpris par une drôle de césure narrative, vers le milieu du film (un personnage saute soudainement d'un point à l'autre de la ville sans que l'on comprenne bien pourquoi, je ne vous en dis pas plus mais disons que l'on démarre dans une ambiance de film noir réaliste et on termine sur un mode quasi-fantastique), on suit sans déplaisir la trajectoire sinueuse du héros magouilleur (pataud mais charismatique Karim Leklou) et de tous ces personnages néo-Dickens. |