J'ai rabotté le titre car c'est "Demon Slayer: Kimetsu No Yaiba - To the Swordsmith Village" et en VO "World Tour Jouei: Kimetsu no Yaiba Jougen Shuuketsu, Soshite Katanakaji no Sato e". Encore une fois j'ai dû passer un quart d'heure sur wikipédia pour simplement comprendre ce qu'est le film. Alors voilà: À la base on a un manga super populaire, Kimetsu no Yaiba aka Demon Slayer, qui est adapté en une série de dessins animés très populaires. La série est divisée en saisons. La où ça se corse, c'est qu'après la première saison, ils ont fait un film pour le cinéma, Mugen Train (cf. Grottino 2021) qui poursuit le récit de la série et ensuite la deuxième saison pour la télévision commence par une sérialisation des événements du film en sept épisodes avant de poursuivre le fil de l'histoire durant 11 épisode. Quid de ce To the Swordsmith Village alors? Bienvenu dans un autre type d'objet dérivé, les films-compilations qui consistent à sortir en salle ou passer à la télévision sous forme de téléfilm plusieurs épisodes de la série bout-à-bout avec parfois de légères retouches ou ajouts. Ils ont fait ça entre autre avec les 5 premiers épisodes de la première saison, sortis en salle avant de passer à la télé. Ce To the Swordsmith Village procède de la même façon : il reprend les deux derniers épisode de la saison 2 et y accole de façon inédite le début de la saison 3 (qui passe à la télé dans 1 mois). Dernière chose à noter sur cet objet étrange: comme son titre original l'indique ça sort dans le monde entier avant que la série ne débute. Voilà voilà... le film lui même, si il est du même tonneau que Mugen Train, est certainement moins intéressant que son mode de production. À voir... |
Je pense que si on est fan de la série on doit avoir le sentiment d'une énorme escroquerie et encore plus si on en est pas familier. L'objet final n'est pas véritablement un film, c'est plutôt un programme: Un écran qui résume en dix phrases le sujet de la série, puis une dizaine de minutes d'extraits des différents arcs narratif sur fond musical entrecoupés de cartons avec les titres des arcs. Ça ne fait ni-queue ni-tête pour quelqu'un qui n'a pas vu la série. L'idée semble plutôt de rafraichir la mémoire et de titiller la nostalgie. Ensuite on a bout-à-bout le deux derniers épisodes de la dernière série et le premier de la prochaine. Et je dis bien bout-à-bout. Ça inclut le pre-générique de remise à niveau, le générique, l'écran titre et les crédits finaux pour tous les trois épisodes! Dans l'un d'eux il y a même les cartons pour aller et revenir des pubs! C'est d'autant plus barge quand on pense au contenu. Le premier épisode est une brève séquence de rêve, une brève séquence de parlotte où l'antagoniste se moque du héros puis un combat (où l'astuce failli, mais une pile de deus ex-machina l'emporte). Le deuxième épisode est un long flash back sur l'origine des antagonistes - étrange que ça arrive alors qu'ils sont agonisant - puis un épilogue. Arrive ensuite l'épisode inédit, attendu impatiemment par une des grandes salles du Flon pleine à 70% un vendredi à 18h. C'est un début de saison, donc c'est une réunions des big bads qui fomentent leur plan, ce qui permet de savoir qui sont les gars qu'on va combattre au fil de la saison, puis le héros se rend dans un village secret de forgerons. Donc en gros deux longues expositions et au moment où le récit semble démarrer... c'est la fin de l'épisode et donc du "film". Un truc de malades. En bonus, ça reste un truc pour ados passablement nul avec énormément de comédie qui tombe à plat (2 gags et demi sur les 50 marchent sur un public pourtant conqui), où tout le monde crie de rage ou de tristesse ou de colère feinte, et les morceaux de bravoure en terme d'animation sont surtout sur des effets assistés par ordinateur. À sauver: l'antre des méchants, un palais japonais infini un peu genre Inception, jolie fièvre architecturale. |