| Rebecca Hall rempile dans son emploi favori de trauma-queen (cf. l'excellent The Night House). Je m'attendais à un thriller psychologique mais c'est bel et bien un film fantastique-horreur. Sur le moment, j'ai trouvé cela un peu trop théorique et prévisible dans le glauque, mais en y repensant depuis, je dois admettre que rares sont les films qui assument autant que celui-ci leur caractère énigmatique, inexpliqué, jusqu'au bout (le fantastique pur pour Todorov). Sans parler de l'intérêt de ce récit pour les analyses féministes (tendance essentialiste, puisqu'on y trouve aussi bien le refoulé de l'emprise masculine que celui de la maternité douloureuse), et évidemment des performances très convaincantes de Hall (outre les milles nuances de l'inquiétude, du trouble, de la folie, il y a, au cœur du film, un fabuleux très long plan serré qui capte en continu un puissant moment de révélation) et d'un Tim Roth impeccable, jamais grimaçant. Un tour de force quand on pense à l'absurdité graduelle des situations. |