Film: Nostalgia

Laurent (VU) a dit:
La rencontre entre le film noir social avec migrants ou gitans (L'Intrusa, A Ciambra) et le film noir napolitain contemporain (aujourd'hui usé jusqu'à la corde, il faut bien le reconnaître et dont ce film absolument éblouissant – comme Ariaferma, autre sommet récent de classicisme narratif ancré dans des décors et des corps authentiques – nous offre une vraie porte de sortie, en focalisant cette fois sur ceux qui sont sans cesse observés, et pas les gangsters eux-mêmes (extraordinaire description du réseau parallèle du prêtre, sur le même mode que celui ordinairement employé pour les voyous).

Au-delà de la nostalgie annoncée par le titre, on va là jusqu'à la proposition d'une utopie à laquelle l'Italien du Sud se refuserait en principe, presque un tabou : la fraternité avec l'Afrique, voire même la reconnaissance d'une origine commune. Une utopie impossible à réaliser.

Quel emploi singulier des musiques préexistantes avec son refus du lyrisme évident et immédiat, qu'il s'agisse des références anglo-américaines d'un autre âge (le jazz de Steve Lacy sur l'arrivée dans les ruelles de Naples; la pop des The One pour les flashbacks à moto), le minimalisme synthétique de Tangerine Dream et Peter Baumann pour signaler le basculement dans un univers parallèle et même l'Ouverture des gitans de M. J. Isaac pour le grand finale…



Jean-Luc () a dit:
3,5


Frederico () a dit:
2.5

Très original, mais il y a un ventre mou et j'ai de la peine à croire à la triste complainte du boss mafieux.


Robert () a dit:
Magistrale anatomie d'une ville aussi, dont la stratification nous est rendue intelligible.