Suite des rattrapages en 2022 des anime récents et troisième film de la trilogie d'adaptation des romans de Project Itoh après The Empire of Corpses (2015) et Harmony (2015). Dans ma notule sur Harmony j'évoquais à quelle point la trame et les thèmes de The Empire of Corpses étaient similaire malgré un film très différent. Rebelotte avec Genocidal Organ. On notera au passage que les trois films sont sorti dans l'ordre inverse des romans qu'ils adaptent, donc le mètre étalon est le récit qui nous concerne ici. Le roman, et donc le film, entre dans une catégorie de s-f qui a sans doute un nom mais que je ne connais pas : l'anticipation "réaliste" à court terme, en variation militaire. Il s'agit de sauter une dizaine d'année dans le futur et de voir l'impacte que pourrait avoir des technologies et des politiques à l'état embryonnaire dans notre présent (enfin... le présent de la rédaction du livre : 2007 pour un récit qui se déroule en 2020). On jongle entre séquences de "wet work", d'espionnage et de débat linguistico-philosophico-littéraire avec une aisance folle et on est captivé dans les trois registres. Il y a un côté "military porn" qui peut être gênant, mais à la fois c'est problématisé par le scénario (quand des soldats sous inhibiteurs émotionnels affrontent des milices sous amphétamines, c'est glaçant avant tout). Mes deux réserves sont mineures. La première c'est qu'il y a trop de technologies au point que ça fait un peu catalogue. Est-ce nécessaire par exemple d'évoquer les muscles de synthèses moissonnés sur des dauphins d'élevage ? Je ne crois pas. La seconde est que la dernière demi-heure patine un peu. Particulièrement la révélation des tenants et des aboutissants du grand plan de l'antagoniste fait grincer des dents, mais pas au point d'effacer les mérites des trois premier quarts. Techniquement c'est aussi pas mal et assez étonnant. On a l'impression qu'il y a parfois un usage du rotoscoping. Un exemple frappant est un passage où les personnages regardent un match de foot américain à la télévision et on peine à croire que ça ne soit pas tracé sur des images d'archives. Mais il y a aussi quelque chose sur le design graphique de beaucoup des personnages qui semblent être basé sur des sources photographiques. Étonnant. |