Film: The Empire of Corpses

Frederico () a dit:
Suite des rattrapages 2022 d'anime récents.

Ce long métrage d'animation est le premier d'un triptyque d'adaptation d'un auteur de SF japonais qui a écrit sous le pseudonyme Project Itoh. Étrange et triste trajectoire pour cet auteur qui apparemment s'est lié d'amitié avec le fameux créateur de jeux vidéo Hideo Kojima après avoir discuté avec lui au Tokyo Game Show 1998, s'est fait la main sur des fan-fictions de Metal Gear Solid, puis dès 2001 il alterne séjours à l'hôpital pour traiter un cancer récurrent et l'écriture de trois romans : Genocidal Organ (2007), Harmony (2008) et The Empire of Corpses (2012). Ce troisième roman est terminé par un autre auteur et publié de façon posthume Project Itoh, de son vrai nom Satoshi Itô, étant décédé en 2009 à 34 ans.

Étrangement, les trois films sont sortis dans l'ordre inverse de la parution des romans. Ce n'est pas véritablement un problème car à part quelques thèmes peut-être, ils n'ont rien en commun.

Je jugerai la trilogie quand j'aurai vu les trois, mais d'ores et déjà j'ai été frappé par l'originalité de The Empire of Corpses. L'idée qui sous-tend l'univers est assez merveilleuse : le Dr Frankenstein en ramenant à la vie sa créature lance un nouveau champs de recherche. Les élèves ne parviennent pas à égaler le maître et la créature de Frankenstein a disparu, emportant avec elle les notes de son créateur qui, selon la légende, expliquent comment insuffler une âme en plus de réanimer. En attendant, cette necro-technologie se développe d'autant plus vite que les nations réalisent l'intérêt d'avoir des armées de zombies et de la main d'oeuvre infiniment corvéable. Les empires deviennent des empires de cadavres.

Le récit débute dans une Angleterre victorienne avec un doigt de steam punk, deux de super-ordinateurs mécaniques et une rasade de corps animés. Ça name drop dans tous les sens façon League of Extraordinary Gentlemen (en moins érudit quand même) et rapidement notre heros John Watson est en route pour l'Afghanistan via l'Inde pour aider la couronne à mettre la main sur les notes de Frankenstein qu'un dissident russe cacherait dans l'Hindu Kush. Mais les américains sont aussi sur la piste...

Sans être extraordinaire, c'est techniquement abouti, visuellement réussi (à l'exception du design du seul personnage féminin), narrativement dense (à mi-parcours il y a déjà de quoi faire un film) et follement original. Durant les deux premiers tiers je sentais un potentiel 4 étoiles, mais malheureusement la dernière partie fait exploser le quota de jargonnage techno-philosophique abscond et plus grand chose ne fait sens au point de ne pas être loin de tomber à 2 étoiles.