Film: The Timekeepers of Eternity

Frederico () a dit:
Une bizarrerie. Aristotelis Maragkos a imprimé en noir et blanc sur papier toutes les images de la mini-série The Langoliers de 1995. En ajustant la musique, en passant à la trappe quelques trames secondaires et en utilisant différents effets de déchirures et de froissage, il propose sa version de cette adaptation de Stephen King en 64 minutes au lieu de 180.

Ça fait un peu penser à The Green Fog de Guy Maddin ou aux films de Martin Arnold, mais il y a de grandes différences qui posent problème. The Green Fog est une collage de multiple source qui recrée un récit de type Vertigo, du coup il est sa propre entité. Les films d'Arnold utilisent une source unique (en tout cas pour ce que j'en connais : j'en ai vu deux et lu à propos de deux autres dans une oeuvre de plus de 20 films) et les manipule pour en faire jaillir la subliminale moelle.

Ici, on crée des split-screens, on représente des sons, des céphalées, on décompose des mouvements et le procédé renvoie à un des personnages qui, pour calmer ses nerfs, déchire lentement des rubans dans des pages de magazines. C'est assez ludique avec parfois une dose de virtuosité. L'impression un peu crade plonge le récit dans une brume grisâtre qui lui sied bien. Dans un mouvement inverse, le procédé crée aussi une sorte de distanciation brechtienne qui, sans doute aidé par les choix du remontage, souligne les clichés du récit et la lourdeur des répliques. L'exercice est amusant, assez beau parfois, mais pas extrêmement productif et donc The Timekeepers of Eternity demeure lourdement inféodé à sa source là où les exemples précédents transcendent ou sublime les leurs. C'est fâcheux car, même rendu trois fois plus court, The Langoliers c'est passablement moisi.


Laurent (?) a dit:
Merci d'avoir repéré ce truc. Pas évident à trouver (sorti où, sur mubi?), mais… je suis en train de le télécharger (merci YTS!).


Frederico () a dit:
Sorti au Bellevaux. Apparemment c'était passé au NIFFF en Juillet. Ceci explique peut-être cela.