Remake français de One Cut of the Dead (2017) qui est mon N°4 sur l'entièreté des années 2010. Si vous lisez ces lignes et n'avez vu ni l'original ni le remake, je vous incite ardemment à voir au moins l'un des deux - de préférence l'original - avant de lire plus avant. J'ai souvenir qu'une étude avait montré que savoir la trame d'un film avant de le voir ne gâche pas le plaisir du spectateur et même l'accroit. La situation est différente ici : je suis certain que découvrir le film en en sachant trop c'est rater quelque chose d'assez unique. Ce qui m'en convainc c'est que pour moi voir ce remake a été très plaisant, mais à des années lumières de la joie cinéphilique pure que m'avait procuré l'original. Du coup je reste, peut-être injustement, à trois étoiles. Très curieux d'entendre ou de lire ce que ceux qui découvriront cette histoire par le remake en penseront. SPOILER SPOILER SPOILER Hazanavicius reste très proche du matériel de base, il fait quelques ajouts, notamment en jouant sur le fait que le film est un remake et en glissant quelques gags à teneur sociologico-politique, mais son coup d'éclat est de créer de toutes pièces le personnage d'un musicien chargé de faire la bande originale du film en directe. Hilarant. SPOILER SPOILER SPOILER J'ai re-regardé l'original pour écrire cette notule et il me semble qu'il y a trois différences mineures mais critiques entre les deux films. La première c'est que l'absurdité et les bourdes du film dans le film sont moins prononcées dans l'original. Il y a une véritable ambiguïté sur l'objet qu'on regarde : on croit au nanar. Dans le remake, il me semble qu'on a plus vite l'impression d'être quelque part entre le pastiche et la parodie. À Lausanne, la salle riait. À Udine, les spectateurs partaient se coucher. SPOILER SPOILER SPOILER Deuxièmement, sur des détails de montage et de cadrage, il me semble que l'original fait plus confiance dans la capacité du spectateur à se souvenir de la première demi-heure du film. Le remake souligne un peu lourdement les gags, là où l'original reste à distance et garde le point de vue des coulisses. SPOILER SPOILER SPOILER Et pour finir, l'original se clôt sur une troisième couche de meta, le générique de fin étant accompagné de larges extraits du making-off du plan-film qui sont par certains aspects plus hallucinant que le faux making-off qu'est le 3ème acte (la palme revient au moment où le caméraman se gaufre et que le gars à la GoPro qui filme le tournage plonge dans un buisson pour pas entrer dans le champs !). Une délicieuse cerise sur le gâteau. |