Film: Détective Conan : La Fiancée de Shibuya

Frederico () a dit:
Je continue ma série de longs métrages japonais d'animation sortant en salle par ce Détective Conan. Une fois encore c'est un produit dérivé d'un manga pour ados très populaire que je n'ai jamais lu. Populaire ce n'est que le prénom, car le manga est en cours depuis 1994 (la publication en volumes reliés en est à plus de 100 volumes), comme il se doit, le manga a rapidement été adapté en série animée. La 31ème saison est actuellement en cours et l'épisode 1043 a été diffusé la semaine passée. Il y a aussi eu au fils des ans des épisodes TV spéciaux et des épisodes exclusifs au marché de la vidéo... et... 25 longs métrages d'animation pour le cinéma !!!

Ce corpus gigantesque est d'autant plus impressionnant que, comme son titre l'indique, Détective Conan n'est pas un manga de sport ou de baston où on peut étirer presque à l'infini des séquences d'affrontement, c'est des centaines de crimes plus ou moins alambiqués à élucider ! De plus, si la série télé retouche la trame du manga, le films proposent eux des histoires totalement inédites.

Quid de cette Fiancée de Shibuya donc ? Après une séquence pré-générique à vocation comique (un mariage entre deux personnages de la série qui s'avère être une répétition pour une opération policière) le film a la courtoisie de faire une rapide exposition de l'argument rocambolesque de la série (Conan est un détective génial auquel un poison a donné l'apparence d'un enfant, laissé pour mort il vit incognito et aide la police dans ses enquêtes - un peu genre Sophie dans Inspecteur Gadget) et une présentation des personnages principaux (et ils sont nombreux...). Les choses s'enchaînent ensuite sur un rythme enlevé : un russe inconnu meurt dans une explosion avec la carte de visite d'un inspecteur décédé trois ans auparavant. On secoue les cold cases (et, dur pour les béotiens, les références à pleins de personnages qui ont fait la joie d'aventures précédentes), et en surgit un mystérieux assassin international fan d'explosifs, la police secrète qui le traque et un insondable groupe de russes qui touille aussi cette grande marmite.

C'est raisonnablement emberlificoté, mais sans grand virtuosité et je dois avouer que ça m'a laissé un peu froid... peut-être en partie car en tant que nouveau venu dans cet univers, on ne sait jamais trop ce qui est une véritable nouveauté ou une référence qui nous échappe. Ce qui est sûr c'est qu'on sent le côté bancal d'un personnage qui est devenu mille choses pour maintenir l'intérêt au fil de mille récits. Il trimbale des gadgets technologico-magique, il est capable de prouesses physiques extraordinaires, et les artifices employés pour qu'il soit le personnage clé des enquêtes alors qu'il maintient auprès de tous sa couverture de gamin ordinaire sont assez ridicules (Clark Kent est super crédible à côté).

Plus fâcheux, si on prend le temps de réfléchir deux secondes sur les tenants, les aboutissants et la logistique du grand plan de l'antagoniste, ça ne tient vraiment pas la route.

Techniquement, c'est par contre assez surprenant. Vu la nature du truc, une pierre de plus dans un ensemble gigantesque, on aurait pu penser que le film ne serait qu'un triple épisode de la série télé, mais non. Il y a beaucoup de plans-performance qui soulignent que le budget est conséquent. Parfois c'est ostentatoire - scènes de foule, objets complexe aux mouvements complexes (notamment une séquence avec un hélicoptère en feu en rotation) - et parfois c'est plus subtil comme la complexité des gestes dans certaines scènes d'action ou l'animation des arrières-plans (comme un barman qui sert un café en discutant avec un client pendant que les personnages débattent à une table).

Une étoile ? Une et demi ? Deux ? Soyons fou...

PS : Si les salles étaient pas mal remplies pour les Anime précédents, là, dans la séance en VO de Jeudi 20h30, on était que deux ! De mémoire, le manga en français ne se vendait pas trop mal... mais c'est peut-être trop vieux.