) a dit:| Je me dévoue pour aller voir ces longs métrages d'animation japonais qui, pour une raison mystérieuse, semblent vouloir sortir en v.o. dans nos salles. En fait la raison n'est pas si mystérieuse : alors que le film est sorti il y a deux semaines, il y avait quand même une bonne trentaine de spectateurs dans la salle pour une séance du dimanche soir. Pas un tabac, mais je doute que beaucoup d'autres écrans aient fait mieux au même moment. D'une certaine façon, cela translate le mystère : Pourquoi ça marche ? Comment un produit tel que celui-là, c'est-à-dire un truc un peu naze et hyper formaté d'action-fantasy-horreur pour ado tel que l'industrie japonaise du manga en pond trois douzaines par année, comment un produit tel que celui-là donc attire ce nombre de spectateurs, d'autant plus dans des séances réservées au plus de 16 ans (et clairement il n'y avait ni enfants ni ados dans le public)? Certes, la critique est plutôt positive, mais, peut-être frappé de "super vieux conisme", j'ai de la peine à réconcilier la réception critique avec ce film sans intérêt autant au niveau du contenu du récit (compilation de clichés mille fois vu), de sa conduite (l'usage abondant de flashback pour activer la nostalgie et/ou visiter les traumas originels est la norme depuis longtemps) et de son ton (humour pas drôle qui joue sur le seul ressort de la réaction en aparté), que de l'exécution technique (seules quelques séquences au ralenti et quelles bribes de chorégraphie de combat échappent à la médiocrité - sérieusement, il n'y a plus un key animator au Japon capable de faire un bon cycle de marche pour un personnage en plan large?). Pas mieux en terme esthétique : tous les protagonistes sortent du moule du style dominant, les entités surnaturelles se démarquent un peu plus mais ne sont guère mémorables et on retrouve l'idée déjà vue dans Demon Slayer (mais qu'on trouvait déjà dans des manga des années 90 et sans doute encore avant) que les éléments surnaturels ont un style graphique différent. Vu qu'on parle de Demon Slayer, l'avantage de ce Jujutsu Kaisen 0 est qu'il est l'adaptation d'une brève série qui a servi de tremplin à son auteur pour Jujutsu Kaisen, une série au long cours dans le même univers mais avec des personnages différents. Du coup, il n'y a pas de connaissances préalables nécessaires à la compréhension du récit et le film atteint une conclusion. Cela ne suffit quand même pas à me faire aller jusqu'à une étoile... |
| Sache, Frederico, que j'ai entendu parler de ce film par mes étudiant.e.s à la fac qui attendaient alors sa sortie de pied ferme. La discussion était partie de mon interrogation en voyant l'affiche de ce film trôner en fond d'écran de l'ordinateur d'une étudiante présentant un travail de séminaire. J'ai cru que c'était un anime des nineties (type Urotsukidoji, vous vous souvenez de ce machin avec des démons lubriques?), référence qui ne leur a rien dit. |