Un film de niveau supérieur, c’est ce qu’on ressent d’emblée et pas seulement parce que le générique en jette avec ses vues du célèbre quartier de tours du 13e et ses crédits prestigieux (Sciamma + Mysius + Audiard). Le réalisateur du Prophète investit avec beaucoup d’aisance le terrain des comédies parisiennes contemporaines, centrées sur des post ados qui peinent à construire une vie professionnelle et amoureuse (cf. Playlist, aussi en noir et blanc, et aussi lié à la bande dessinée - ces Olympiades sont adaptées d’Adrian Tomine). Bien que quelquefois plombé par des situations et des commentaires Instagram-féministes (la patte de Sciamma? - d’autant que cela concerne le début de la partie dédiée à Noémie Merlant, segment qui malgré le charme puissant de l’actrice représente le ventre mou du film avec aussi tout ce qui a trait à la famille de l’enseignant queutard, incarné par le par ailleurs tout aussi charismatique Makita Samba), le portrait croisé de trois protagonistes (les deux précité.e gravitent autour de la stupéfiante révélation Lucie Zhang) se révèle en fin de compte assez singulier et enlevé pour emporter la partie et nous convaincre de sa vérité, de sa force esthétique et même un petit peu de sa pertinence sociologique (surtout la question de la sexualité, omniprésente). Il faut dire que le film possède un atout exceptionnel en bénéficiant de l’allant proprement phénoménal de Lucie Zhang, fabuleux ludion pince sans rire dont chacune des postures et des moues de sale gamine fait immanquablement mouche, son timing sans faille mis au service de dialogues impeccables (Audiard se souvient il de son père?) Ce magnifique personnage de cinéma, aussi hilarant que touchant, entre par la grande porte dans l’histoire du cinéma français, tout comme ses deux acolytes trentenaires. L’excellente idée de faire appel à Rone pour la musique et la quasi absence de morceaux préexistants (notons entre autres exceptions deux chansons interprétées par Zhang au début et à la fin du film) n’est la moindre contribution à la réussite rythmique du film et l’imbrication graduellement envoûtante des rapports humains qu’il met en scène. |
2,5, je peux prêter le bluray aux intéressés |