Comme dans ses courts métrages, Elie Grappe (qui fait la fierté de l'ECAL avec sa sélection à Cannes et sa pré-sélection pour représenter la Suisse aux Oscars) concentre le propos sur la performance corporelle. Après avoir filmé une répétition de musique, puis de la danse, ce premier long métrage s'attache à la préparation d'une jeune gymnaste ukrainienne qui quitte le pays et se voit intégrée dans l'équipe suisse en vue d'un championnat d'Europe. Tout ce qui a trait à l'exercice physique (avec de vraies sportives, dont l'actrice principale) est plutôt bon, non seulement grâce aux nombreuses scènes d'entraînement (où l'on insiste bien sur la brutalité des efforts pour prendre de l'élan, se maintenir, prendre son envol, etc.), mais aussi par l'ambiance plurilinguistique qui règne dans l'étonnante salle de sport vitrée en pleine campagne, avec les autres filles, le coach… Tout le reste (récit édifiant avec l'ex-team et la mère de l'héroïne restés au pays durant la révolution de 2014, tout cela médiatisé via un grand nombre de scènes en visio ou vidéos youtube) tire le film vers le bas par sa naïveté et son caractère assez prosaïque. |