Film: True Mothers - Asa ga kuru

Laurent (VU) a dit:
Naomi Kawase persiste dans la veine mélo mais revient simultanément sur les terres autobiographiques qu'elle avait explorées dans les documentaires à travers lesquels elle s'était fait connaître. Plus le film avance, au fil de multiples flash backs assez savamment orchestrés, plus les traits mainstream (chanson pop flottant aux frontières de la diégèse, caractérisation psychologique appuyée en lien avec un "sujet"…) s'entrelacent bien avec les traits "kawasiens" qui nous avaient tant enchantés il y a quelques années (alternance nature/humanité, caméra "subjective" portée) autour des traumas fondamentaux de la cinéaste (l'abandon parental). Les deux comédiens qui incarnent le couple central frappent l'attention non seulement par la précision de leur jeu, mais aussi par leur physique singulier, à la fois par le caractère canoniquement cinégénique des silhouettes (mâle chevelu et bien bâti; femme menue, raffinée et élégante) et des visages moins standards, ridés et traversés de regards ahuris.


Frederico () a dit:
Je pousse à trois pour la photo éblouissante et l'accumulations des plans vides. Le jeu de fausses pistes qu'emploie le récit autours de la visiteuse me laisse un peu plus dubitatif.

Quelques notes onomastiques : le Asa de Asato (le prénom de l'enfant) et le même que celui du titre et signifie "matin". Le titre japonais étant "Le matin arrive". Le prénom de l'adolescente, Hikari, est commun et signifie "lumière".


Robert () a dit:
Je pousse aussi pour cette fort belle gestion des temporalités.

Un titre français évident aurait pu être trouvé dans cette homophonie entre "mère" et "mer".