Au moment où je veux écrire ce post, j'apprends avec consternation que le film a reçu la Palme d'or. Je n'avais déjà pas beaucoup aimé Grave, mais là je trouve ce Titane vraiment épouvantable et convenu. Un rond gris aurait suffi, mais le choix du jury de Cannes me pousse au rond noir. |
Vraiment quelconque en effet. Un hommage involontaire au cinéma de Besson et Beinex, avec la violence gag pour ados, les personnages (supposément) comic book et le lyrisme incroyablement concon, sans les grands angles mais réadapté à l'imaginaire mainstream d'aujourd'hui (salement post-humain et queer, notamment) et aux codes désormais plus qu'attendus de l'expression par la mise en scène spectaculaire de soi, avant tout la danse, dans le droit fil du "cinéma du corps à la française" post-Denis (ce sont malgré tout les quelques scènes potables, surtout l'ouverture sous-Gaspard Noé – c'est dire! – qui dure). Ce qui est dommage avec ce foirage en règle qui dévoile cruellement toutes les limites de cette réal, c'est qu'il vient entacher le souvenir du pourtant très solide "Grave" – indéniable classique de la décennie écoulée si l'on en croit le nombre de mémoires et d'articles qui lui sont consacrés – et de n'en retenir finalement que le coup opportuniste. Bref, l'impression qu'elle avait tout dit avec son premier film et n'a plus désormais plus grand chose en magasin. |
Je vois ce que vous voulez dire, mais je vous trouve un peu sévère. Il est vrai qu'il est paradoxal de faire un deuxième film plus maladroit et fastitiduex que le premier, mais sans être renversant, ce Titane reste assez intéressant et, à mon avis, souvent plus subtil qu'il n'y paraît. Pour moi, le principal problème est que le film insiste bien trop sur sa dimension métaphorique, aux dépens du tout ce qui pourrait donner chair à ces personnages et aux situations. En comparaison, la force de Grave tenait justement à la caractérisation du personnage focal et à la description organique du milieu estudiantin dans lequel il était plongé. En gros, on en avait quelque chose à foutre. Là, c'est plus difficile, je trouve. Mais le film a de nombreuses autres qualités. Et, et, et, c'est le deuxième... "Jésus trans" de la saison après Benedetta. Au troisième, je paie la tournée. A part ça, pour Besson et Beinex, il ne faut pas s'en tenir au souvenir: j'ai essayé de regarder 37,2° et Subway (que je croyais encore assez digne) il y a deux mois, j'ai tenu 30 minutes au premier et 25 minutes au second! |