tout à fait! Parvient si bien à traduire le ridicule et l'indignité incommensurables de ces trajectoires urbaines automatiques (encore ce matin, je vois passer un type remontant l'avenue Béthusy en planche à roulette électrique et me suis demandé comment on avait pu en arriver à un tel point d'abrutissement, si vite – l'image d'un monde inversé, complètement crétin, était saisissante) et, plus généralement, de tous les objets "connectés" (incroyable scène du téléphone portable posé sur un mini-robot, au grotesque bien cerné). Le plus fort du film, c'est d'avoir créé de la distance tout en faisant de l'un des deux protagonistes, celui incarné par le réalisateur, un type complètement investi dans ce nouveau monde ultra-libéral technologique (mais sur un mode lumpen prolétariat débrouillard limite chiffonnier qui permet de l'observer depuis un point de vue débarrassé de la bonne conscience hypocrite habituelle). |