Le deuxième film dAaron Sorkin, vu sur Netflix, mais le Bellevaux le programme. Un scénario que l'immortel créateur de The West Wing traînait depuis pas mal de temps et qui devait à une époque être réalisé par Spielberg. On retrouve dans ce film ce qui nous plait chez Sorkin: un certain idéalisme politique, les joutes oratoires brillantes, l'humour et bien sûr l'importance portée au langage, comme fondement de la pratique politique. A noter également un cast exceptionnel, d'où ressort particulièrement Sasha Baron Cohen en trublion hippie à tendance mélancolique. |
Film The Trial of the Chicago Seven 22 octobre 2020 J’ai trouvé de mon côté plutôt agréable, avec quelques bons moments mais dans l’ensemble pas à la hauteur de ce que le film cherche visiblement à mettre en place avec les joutes verbales qu’il met en scène. L'élan des scènes de procès, souvent assez drôles et énergiques malgré la caricature un peu trop élémentaire, est malheureusement brisé par les scènes de flashback menées tambour battant (montage alterné, voix off...), à l’intensité forcée et la gesticulation manichéenne (quand elles ne sont pas tout simplement platement illustratives). Le même problème apparaissait dans le précédent film sur Jobs il me semble même si celui-ci manifestait une plus grande ambition narrative (je ne me souviens plus bien mais il y avait l’idée de se centrer sur quelques longs moments clés). Bref, Sorkin nous propose un film régulièrement amusant mais sans jamais parvenir à dépasser les standards et atteindre les maîtres du cinéma politique hollywoodien (ni dans l’articulation entre truculence et humanité chez les personnages - cf Eastwood; ni dans la narration mitraillette - cf. Scorsese; ni dans la réflexivité et déconstruction - cf. le type qui a fait Vice; ni dans l’excès grotesque et la brutalité du propos politique - cf. les meilleurs Stone). Sur ce plan d’ailleurs, les tensions et les contradictions des différents protagonistes, quelquefois évoquées, restent finalement effleurées et diluées finalement dans l’idéologie (le triomphe du bien, avec emphase musicale). J’ai commencé par évoquer l’allant des dialogues mais là aussi se dégage une certaine mécanicité de la troupe sur la longueur (même le merveilleux Baron Cohen finit par lasser un peu avec ses bons mots répétés sur le même mode, toutes les 2 minutes). Celui qui tire son épingle du jeu à mon avis c’est Rylance, dont la présence empreinte de vie et de vérité fait du bien dans un film plutôt sympathique mais qui ne parvient jamais à s’extraire des conventions gentillettes du biopic hollywoodien. Je retiens quelques scènes, celles qui pointent précisément un au-delà des schémas (le procureur qui se lève à son tour, l’audition de l’ancien ministre...) |
Bien mais pas bouleversant. Reste quand même un certain malaise pour moi quand on prend autant de liberté avec des faits et des personnes réelles. |
Je me sens très proche de l'appréciation de Luluc, dont je partage l'affection pour The West Wing, mais aussi la quasi intégralité de l'oeuvre de Sorkin (A Few good Men, The American President, Charlie Wilson's War, The Social Network, Moneyball, Steve Jobs, Molly's Game, the Newsroom, Studio 60 on the Sunset Strip, etc.), même si je m'accorde avec Lolo sur le fait que tout cela aurait pu être encore plus ambitieux ou flamboyant bien sûr. Par contre, aucun regret à ce que Speilberg ait renoncé! |