Film: Tenet

Charles-Antoine () a dit:
Je surnote, car cela faisait 5 mois que je n'étais pas retourné au cinéma et j'ai pris un vrai plaisir à ces retrouvailles.

Dans la lignée d'Inception, avec un mélange d'idées passionnantes, une difficulté à conférer des enjeux à la mise en oeuvre de ces idées et une intrigue au fond (sciemment) trop schématique. C'est clairement un mélange (confus) de Mission impossible 7, la série Counterpart, Matrix et Casablanca, mais toujours avec cette impression que, à l'inverse de la genèse de Matrix par exemple, l'approche conceptuelle procède des images étonnantes que le réalisateur veut créer. Ce qui ne serait pas un problème en soi si cela ne se ressentait pas dans la vacuité de certains aspects du film et le manque de dramatisation. En plus, Nolan s'adonne ici avec délectation à la pornographie du luxe qu'il affectionne, doublée de sa fascination pour l'architecture monumentale et les costumes masculins (attention, Robert Pattinson pourrait bien contribuer à la réhabilitation du costume croisé).

Autrement, pour ce qui est des politiques du film, elles relèvent clairement du siècle passé (je dirais milieu années 60), que ce soit le traitement du personnage féminin, la question ethnoraciale ou le bad guy (qui porte bien sûr le seul discours audible du film, tout à fait dans la lignée des Thanos et autres).


Frederico () a dit:
Il y a pas mal de belles idées, mais ce n'est pas certain qu'il soit possible de faire un bon film avec. Nolan en tout cas n'y parvient pas. Il y a un énorme problème d’intelligibilité. Pour le spectateur, c'est quand même important d'avoir une certaine clarté dans les enjeux pour générer de la tension narrative et une vague maîtrise de la situation pour que les rebondissements aient de l'impacte. Ici, si on comprend relativement bien l'idée globale de ce qui se trame, le récit demeure largement inefficace vu la couche de décryptage qu'il y a entre sa perception et sa compréhension (partielle et spéculative).

Ça pourrait peut-être fonctionner si ont pouvait se rattacher aux personnages, mais ils n'ont que peu de chance d'exister ou d'être autre chose que des caricatures. Une autre possibilité aurait été de forcer l'ininéligibilité au point de devenir le "L'année dernière à Marienbad" du action sci-fi spy thriller. On n'en est pas si loin que ça, mais plus par accident que volonté arty.

Un autre problème du film, c'est que, au niveau de l'action, ce 'high concept' ne rend finalement pas grand chose. La grande scène finale d'opération militaire en étau temporel n'est quand même pas folichonne, pas plus que la séquence Fast & Furious...

Comme souvent, je donne l'impression d'avoir détesté alors que finalement je suis seulement un peu déçu. Outres les belles idées (la trace comme moyen de communication avec le futur, le passé comme terre promise, détruire une humanité pour en sauver une autre, etc), il y a aussi quelques répliques bien senties, un rythme soutenu ou encore Elizabeth Debicki.



Robert () a dit:
Vertiges métaphysiques d'Interstellar où êtes-vous donc passés...?

Pas été perdu par un film depuis fort longtemps...