Voilà un très long post sur les choses vues lors de la version online du Far East Film Festival (22 films récents, 0 sortis - un chiffre qui a peu de chance de changer !). Il y a un premier bloc avec quatre films de la même maison de production, puis j’ai mis les films plus ou moins dans l’ordre de ma préférence (si on voulais mettre des notes, Life Finds a Way est un 4 étoiles, Colorless 3,5 et après ça descend petit à petit jusqu’à bof). Je corrigerai l’orthographe quand on éditera le livre “Tout Grottino - les 4000 films que vous devez voir ou éviter” Cry I am really good Party ‘round the globe Life Finds a Way Le festival proposait une petit florilège de films du studio japonais Foolish Piggies. Une sorte d’atelier artisanal et familial de création de films basé à Otawara, petite ville de campagne à 100 km au Nord de Tokyo. Les crédits sont pratiquement les mêmes à chaque fois : Une bonne moitié composée d’une ribambelle de Watanabe (principalement Hirobumi, scénariste, réalisateur et acteur dans les quatre films et Yuji, producteur et compositeur), un chef op coréen et quelques voisines et voisins. Malgré ces similitudes les quatres films sont assez différents et inégaux. Cry et un bref film qui suit le quotidien répétitif d’un éleveur de cochons. Le film est assez beau avec un noir et blanc très contrasté. Pour chaque jour de la semaine, précédé d’un carton, les activités se répètent (remplir les auges, manger une collation, marcher sur une route de campagne, manger avec sa grand-mère...). A un moment, j’ai cru qu’il y avait un jeu sur le connoté des jours (contamination antique entre grecs et chinois oblige la semaine de sept jour en japonais et lié aux même corps célestes / éléments / dieux qu’en français - Mardi est le jour du feu par exemple) mais en fait non. C’est répétitif sans être productif (contrairement à The Rebirth). Tout cela mène au dimanche où note éleveur de cochon va au cinéma. De façon amusante, il y a voit I am Really Good (film pourtant sorti après Cry). I am Really Good et un bref film qui suit une journée pas répétitive d’une jeune fille de 10 ou 11 ans. Je me souviens d’avoir lu une interview de Godard il y a une vingtaine d’années où il recommandait au cinéaste en herbe de raconter leur journée. On est en plein dedans. Riko se réveille, va à l’école, joue au foot, rentre avec son frère et une copine (ce qui donne lieu à une longue partie de marabout-de-ficelle qui demeure un style poétique que les surréalistes ne renierait pas), fait ses leçons. Cette forme pratiquement documentaire est complexifiée par des éléments d’actualités (news en off à la radio et à la télévision) et des bribes de fiction (personnage comique d’escroc vendeur au porte-à-porte joué par le réalisateur). C’est à la fois pas incroyable et complètement génial, énergisant, rafraîchissant, sur l’idée que le cinéma ça peut aussi être ça, en toute simplicité. Party ‘round The Globe est un film plus long et par certains aspects plus classique… quoi que. Un employé d’une petite entreprise d'électronique solitaire, presque mutique et fan des Beatles n’arrive pas à obtenir de billets pour les concerts que Paul McCartney vient donner à Tokyo, mais finalement fait le voyage avec un collègue (le réalisateur) aussi fan qui, lui, a obtenus les précieux sésames. Il y a trois choses originales. La première c’est qu’on parle de véritables concerts de Paul McCartney et que donc il y a des éléments documentaires (news télévisées et radiophoniques encore, mais aussi séquences avec les personnages à Tokyo dans les files d’attentes ou voyant arriver la star à son hôtel). La deuxième c’est que le personnage du réalisateur est très bavard et cause de sa passion des Beatles sans discontinuer durant tout le voyage en voiture, présenté en plusieurs longues séquence de monologue. La troisième c’est qu’en guise de conclusion, le bavard invite son nouveau copain silencieux à l’anniversaire des 100 ans de sa grand-mère, anniversaire selon toute vraisemblance authentique qui se retrouve ainsi immortalisé dans une fiction. Tout cela est assez marrant, mais il n’y a pas la beauté de Cry ou l’énergie de I am Really Good. Life Finds a Way est la grande réussite. C’est une longue comédie d’auto-fiction (2 heures) sur un réalisateur qui glandouille et glose, incapable d’écrire ou de financer son nouveau film (qui sera, on le comprend, le film qu’on est en train de voir). Le film est aussi un peu plus ambitieux en terme de production vu que son point de départ est une collaboration avec un groupe de post-punk japonais, Triple Fire (plusieurs chansons sont utilisées dans leur intégralité et sont, fort heureusement, sous-titrées), et que des actrices et acteurs professionnels jouent dans des second rôles (particulièrement un femme médecin qui lors de plusieurs séquence s'inquiète de l'hygiène de vie du réalisateur et une bibliothécaire qui rappelle à l’ordre un Hirobumi trop turbulent). Le film est une suite de saynètes dont certaines se répètent (Hirobumi parle de la coupe du monde de foot au téléphone avec son chef op coréen, Hirobumi dors à la maison, Hirobumi pêche des écrevisses avec Riko, Hirobumi déblatère sur sa condition d’artiste et le cinéma japonais alors que son copain agriculteur le conduit par monts et par vaux, etc). C’est absolument hilarant avec presque rien et si le réalisateur est de presque tous les plans, on ne peut vraiment pas dire qu’il se donne le beau rôle ! Colorless Drame japonais. Ce film dresse en trois tableaux le portrait cruel d’une jeune femme qui monte à Tokyo pour devenir actrice. Le brio du film tient au fait que les différents tableaux offre différents points de vues qui informent des situations vues précédemment et c’est par ce mécanisme qu’on ajuste l’image qu’on avait de l’aspirante actrice. SPOILERS La violence du film c’est que c’est le portrait d’une personne qui n’est personne. Elle ne fait que régurgiter des choses dites par d’autres ou mentir pour créer l’image de la personne qu’elle aimerait être mais n’est désespérément pas. Une sorte de Zelig vraiment pas drôle. Certains personnages secondaires prennent aussi très cher. SPOILERS Vraiment pas jouasse, mais impressionnant. The Man Standing Next Le thriller historique sud-coréen de l’année. Comme dans The President’s Last Bang (Im Sang-Soo, 2005), on s’intéresse à l’assassinat du président Park en 1979 par le directeur de la KCIA de l’époque, son bras droit Kim Jae-kyu. Si le film de Im Sang-Soo était une comédie satirique centrée sur le jour J, The Man Standing Next est un pur thriller qui couvre une période bien plus large et montre les jeux de pouvoir au sein de la gouvernance coréenne ainsi que les négociations et l’assassinat du précédent directeur de la KCIA (qui témoigne dans une affaire de corruption face à une commission à Washington - le koreagate - puis menace de publier ses mémoires ce qui amuse moyennement le président Park). Comme toujours ce type de produit sud-coréens est extrêmement bien foutu, mais pour les questions de discours on a besoin d’un historien spécialiste de la Corée. Je peux juste signaler que The President’s Last Bang avait fait l’objet de coupes et de procès liés à des images d’archive et à la représentation de Park comme un japonisant (je ne sais plus si il chante ou récite des poèmes en japonais). Ce motif revient dans ce The Man Standing Next et est en général une marque de traîtrise (ça renvoie aux élites qui ont collaboré avec l’occupant Japonais, comme montré dans The Tiger ou The Handmaiden). Labyrinth of Cinema Dernier film de Nobuhiko Obayashi (le plus récent mais aussi littéralement le dernier car le réalisateur est mort en avril à 82 ans). C’est à la fois ultime est n’importe quoi. Alors… euh… un voyageur interdimensionnel (je crois) vient assister à la dernière séance d’un cinéma d’Onomichi (ville côtière japonaise proche d’Hiroshima, ville de naissance du réalisateur et lieu de plusieurs de ses films emblématiques) : un programme de films de guerre durant toute la nuit. Alors que la séance commence, la magie du cinéma opère et plusieurs spectateurs se retrouvent projetés dans les films….. Donc… A Prairie Home Companion + Last Action Hero + une bonne dose de LSD. Le LSD c’est pour la forme, car comme dans son précédent Hanagatami (2017 - dans mes 20 meilleurs films des années 2010), presque tous les plans sont des collages d’acteurs sur green-screen posé sur du matériel possiblement pré-existant. Pour épicer la chose, le montage fait régulièrement fi de la règle des 180°, des thèmes, des motifs, parfois même des plans se répètent et on saute ainsi de la Mandchourie à une révolte médiévale et encore à Hiroshima à la veille de son bombardement. C’est exténuant, répétitif, on ne sait pas trop où on va, ça dure trois plombes et le tout est au service du message gnan-gnan, ici encore, comme souvent dans le cinéma japonais, balancé avec une étonnante naïveté : le monde ne serait-il pas meilleur si on ne se faisait pas la guerre ? No shit Sherlock. Un jour il faudra peut-être leur signaler que les guerres ne jaillissent pas du néant. Demeure tout de même une forme fascinante, une liberté totale, mais qui, à mon sens, était mieux canalisée et au service d’un discours beaucoup plus riche et intéressant dans Hanagatami. Ashfall Blockbuster fourre-tout coréen. Je repense au film pour écrire cette notule et je me marre. Sur ce coup ils ont vraiment pété un plomb, mais le pire c’est que ça marche plutôt pas mal. Donc… un volcan entre en éruption en Corée du Nord et menace de créer un énorme tremblement de terre. Pour empêcher cela, un commando Sud-Coréen a pour mission de récupérer un agent double dans une geôle en Corée du Nord pour qu’il puisse guider le commando jusqu'à un stock secret d’ogives nucléaires. L’idée étant de prendre les charges, de les amener dans un réseau de mine proche du volcan et de faire exploser tout ça pour crever la poche magmatique et faire tomber la pression. Pour corcer la chose, l’agent double a ses propres plans…. donc… film catastrophe, film de guerre, film d'espionnage, film de cambriolage, film d’action, road movie, buddy movie… et c’est une comédie aussi bien-sûr (alimentée par le fait que la moitié du commando se crash en chemin et qu’il revient à l’équipe de déminage, qui ne sont pas vraiment des soldats d’élite, de mener à bien la mission). Tout va bien ! Pas un chef-d’oeuvre, mais cinéma coréen oblige, ça reste solide. On notera qu’un de nos acteurs favori, Ma “le Lino Ventura Coréen” Dong Seok joue ici un second rôle en contre-emploi total : le classique scientifique de film catastrophe qui était la risée de tous avant qu’on réalise qu’il aurait fallu l’écouter. Exit Comédie d’action Sud Coréenne. Un jeune célibataire sans emploi organise la grande fête familiale de l’anniversaire des 70 ans de sa mère dans une salle de réception où travaille la femme dont il était amoureux dans le club d’escalade de leur université. Un attentat au gaz toxique (un scientifique fâché de s’être fait viré - pure device narratif) force le duo à des prouesses pour aider à l’évacuation de la famille, puis à sauver leur peau (le gaz monte, donc il faut d’abord monter sur le toit, puis utiliser des respirateurs pour aller dans un autre immeuble plus haut, puis passer d'immeubles en immeubles). La comédie n’est pas particulièrement inspirée, mais les séquences d’escalades offre leur lot de frissons. On notera un thème parallèle sur la médiatisation. Des pilotes de drones amateurs filmant et assistant le duo de protagonistes. Minori on the Brink Film japonais. Portrait d’une jeune femme coincée dans une période d'incertitude. Sur un thème similaire, il y a eu il y a quelques années un autre film japonais tout en retenue et suspension qui s'appelait Tamako in Moratorium (Nobuhiro Yamashita, 2013). Minori ne sort pas du même moule et le ton est donc très différent. Si Tamako semblait apathique, Minori est en colère. Contre les dragueurs lourdingues, contre sa copine qui n’est pas en colère, contre sa tante donneuse de leçon, contre sa grand-mère trop bienveillante… le film explique la cause de ce feu et montre dans quelques scènes d’autres groupes de personnages dont le portrait donne plutôt raison à la bile noire de l’héroïne. Le film s’achève sans véritable résolution ou perspective d’évolution, ce qui me laisse un peu perplexe. Un objet indie fauché et brute de décoffrage qui tient surtout par le charisme et le mordant de l'actrice principale Minori Hagiwara (également vue en bibliothécaire stricte dans Life Finds a Way). My Sweet Grappa Remedies Comédie à fleuret moucheté japonaise. Une quadra un peu lunaire, excentrique et solitaire tient un journal où l’on découvre le regard décalé qu’elle porte sur le monde qui l’entoure. Par l’entremise énergique d’une collègue de travail, elle se retrouve dans une relation amoureuse avec un homme bien plus jeune qu’elle. On craint un rebondissement cruel, mais il n’en est rien. Le film déploie une grande tendresse pour ses personnages, au prix peut-être de l'engagement du spectateur. A tout prendre, c’est peut-être mieux ainsi ? On notera que la forme au départ très stylisée (plans très serrés, couleurs qui pètent) devient un peu plus conventionnelle au fil du métrage (ou alors on s’habitue - c’est toujours dur à dire en travaillant de mémoire) . A Beloved Wife Auto-fiction dépréciative japonaise. Un scénariste raté de films de série Z, entraîne sa fille et sa femme en voyage de recherche pour un futur scénario, durant lequel il espère raviver la flamme entre elle et lui car, à son grand damn, non seulement madame porte la culotte mais ça fait belle lurette qu’elle ne la tombe plus pour son raté de mari. Le film est assez répétitif car en gros le scénariste foire tout ce qu’il entreprend et sa femme l’engueule sur le mode du “Qu’ai-je donc fait pour mériter un mari aussi nul !” Cela dit, il y a plusieurs scènes très drôles et Asami Mizukawa est assez extraordinaire dans le rôle de l’épouse. I - Documentary of the journalist Documentaire japonais. On y suit le quotidien d’une journaliste japonaise qui se démène pour obtenir des réponses à ses questions et qui a d’ailleur obtenu une certaine célébrité au Japon pour cela. Il y a une certaine drôlerie dans le film face au côté kafkaïen de certaines situations (enfin c’est drôle pour nous de loin car on est pas sous l’administration Abe) au premier plan les points presse du gouvernement où ses longues tirades sont constamment interrompues de “La question svp ?” et autre “Plus court svp” avant que le représentant du gouvernement ne lui réponde quelque chose du genre “Nous n’avons pas de commentaire” “A notre connaissance tout ce déroule comme prévu” “Vous avez déjà posé la question hier et ma réponse reste la même” etc. Cela dit il y a quand même un double problème. Le premier c’est que c’est un documentaire d’adhésion sans aucune remise en question. Le deuxième c’est qu’il y a véritablement matière à la remise en question. Fondamentalement, on a beau jeu de poser des questions et de dire qu’on n’obtient pas de réponses quand on pose des questions à des gens qui ne peuvent pas les donner. L’exemple le plus flagrant de cela dans le film est lors d’une rencontre entre un élu local et la population (où la journaliste fait office de modératrice ?). Alors oui, c’est clair que l’élu local ne sait pas quoi dire quand on lui signale qu’une station service et son stock de carburant est à proximité du lieu où un dépôt de munitions doit être construit dans une base militaire, mais ça ne veut pas dire qu’il y a magouille et collusion entre les promoteurs, la gouvernance locale et le complexe militaro-industrielle. Ça veut juste dire que l’élu local n’est pas un ingénieur civil au fait des normes de sécurité pour la proximité de différents types de bâtiments (pas plus que la personne qui pose la question d’ailleurs). Après le thème plus général du film c’est l’accès à l’information (le réalisateur montre aussi le gymkhana qu’il doit faire pour obtenir une place dans les points presse) et une invitation à faire preuve d’esprit critique (le “je” du titre implore les gens à ne pas être des lemmings). Changfeng Town Film chinois. Objet assez classique de portrait d’une communauté (ici une petite ville chinoise) par les yeux des enfants sous la forme “souvenirs de ma jeunesse”. Il y a une originalité structurelle : le film est construit en chapitre qui traitent chacun d’une histoire, mais ces différentes histoires se chevauchent temporellement. Cela permet à certaines scènes ou situations de prendre des significations différentes à l’aune de nouvelles pièce du puzzle. Rien de bouleversant, mais plutôt bien ficelé. One Night Drame japonais. Une mère de famille assassine son mari violent et alcoolique qui la martyrise elle et ses enfants. Après 15 années en prison elle retourne parmi les siens. Ayant justifié son acte à l’époque comme un sacrifice pour donner une chance à ses trois enfants dans la vie, ces derniers vivent plutôt avec le double poids de ne pas avoir fait grand chose de cette chance et d’avoir grandi sans parents en étant ostracisé comme “les enfants de la meurtrière”. Ce portrait de famille est plutôt intéressant, mais je dois avouer que comme j’ai vu le film avec des sous-titres italiens uniquement, il y a pas mal de subtilités de la dynamique des relations qui me sont passés par dessus la tête, ce qui est un peu fâcheux car c’est véritablement le coeur du film. Formellement assez quelconque, mais contexte original d’une petite compagnie de taxi dans une ville de campagne (6 employés et le siège attenant à la maison familiale). I Weirdo Dramédie romantique taiwanaise. Un germophobe qui souffre de TOC rencontre accidentellement une germophobe qui souffre de TOC, mais leur relation prend un coup quand monsieur est d’un coup libéré de ses troubles. Il y a tout un comique visuel basé sur les accoutrements des personnages et la mécanisation de leurs actions, mais après il faut quand même se farcir un représentation passablement folklorique des afflictions en question et accepter le cliché typique de comédie romantique d’avoir un personnage avec un handicape social majeur qui se retrouve dans une relation (même si ici cela fonctionne sur le mode du “qui se ressemble s’assemble”). Une particularité de la structure est qu’au moment du rebondissement le personnage principal change et la charge de la narration passe ainsi du héros à l’héroïne. Crazy Romance Comédie romantique sud coréenne. Trois semi-originalités dans ce film sans prétention. 1) Il est question de relations au travail dans une agence de pub donc il y a un jeu sur les rumeures et le “qui sait quoi” et les malentendus qui en découlent. 2) Le protagoniste principal bois, beaucoup, au point d’avoir des black-outs. Cela donne des situations du genre “Je vois que hier soir j’ai passé deux heures au téléphone avec quelqu’un, mais je ne me souviens de rien et je ne reconnais pas ce numéro…. qu’est-ce que j’ai bien pu raconter, et à qui ????” 3) Les personnages, Grottino-style, sont des quadras. Handballstrive Dramédie médiatico-sportive japonaise. Un ado met sur instagram une ancienne photo de lui faisant du handball et réalise qu’il reçoit plein de “like” car à l’arrière plan on voit les habitations temporaires pour les victimes du tremblement de terre du Tôhoku. Avec l’aide d’un copain media-savy, il gagne en visibilité et en popularité, aident à la renaissance de l’équipe masculine de handball de leur école (l’équipe féminine étant très forte), mais des tensions et des conflits éclatent car nos héros sont bien plus intéressés par leur e-célébrité que par le travail et la rigueure qu’impose le sport de compétition. C’est pas mal fichu avec une utilisation intéressante du contexte, mais il y a un rebondissement attendu mais rendu incompréhensible (problème d’écriture ? de sous-titres ?) : Quoi qu’il en soit, une vidéo du making-off d’une des première photo est mise en ligne par erreure et le public se retourne d’un coup contre ses idoles. Un point positif en passant: on échappe au cliché des losers qui deviennent super forts. Là, on conclut sur le plaisir retrouvé du sport en équipe. The Captain Le gros film de bombage de torse chinois de l’année. C’est la fictionnalisation d’un fait divers réel d’il y a quelques années : un ex-militaire devenu pilote de ligne qui est parvenu contre tout attente à ramener à bon (aéro)port un avion qui a eu une avarie. Malheureusement, si l’événement est remarquable en bien des façons (ils perdent une moitié des vitres cockpit et il y a donc dépressurisation, mais, comme ils sont au dessus de l’Himalaya, le sol est plus haut que l’altitude à laquelle ils doivent descendre dans une telle situation), il ne bénéficie pas des enjeux et des rebondissements nécessaires au bon fonctionnement d’une fiction. Les scénaristes allongent donc la sauces avec des péripéties du côté des hôtesses et des passagers. Le truc hallucinant du film c’est la façon de filmer les rouages de l’aviation civile. Le film hurle dans tous les plans “Regardez comme c’est incroyable, on a des avions et des contrôleurs aériens et des aéroports avec des tapis roulants pour les bagages ! La République Populaire de Chine est à la pointe de la modernité et de la technologie !” On a juste envie de leur dire “Bravo les gars, ça fait plus de 60 ans que c’est comme ça à travers le monde.” Le drame c’est que le film en fait aussi des tonnes pour raconter son histoire au point que ça e devient risible. Notes au passage : le vol relie Shenzhen à Lhassa et il y a donc tout un melting pot à bord. Le film parvient avec un certain brio à croquer en trois plans et deux répliques une quinzaine de personnages de passager qu’on retrouve ponctuellement au fil du récit. Je n’ai pas d’autres exemples en tête de films chinois avec des tibétains ! The House of Us Drame coréen. Une fillette de la upper middle class dont les parents se disputent sans cesse (et qui, sans surprise, décident d’entamer une procédure de divorce au cours du film), devient une sorte de grande soeur pour deux autres fillettes qui vivent pratiquement seules, leur parents, qui ont une micro entreprise de papier peint, travaillant sur un chantier loin de la grande ville. La grande soeur tentera avec énergie mais sans grand succès de faire revenir l’harmonie dans les deux familles. Pas indigne, mais le dernier tiers (un road trip improvisé pour aller sur le chantier susmentionné) génère de la dramaturgie de façon atrocement artificielle (on perd son téléphone car on est effrayé par un clochard, on prend le mauvais bus et on ne demande l’aide de personne quand on le réalise, etc...). Chasing Dream Comédie d’action chinoise. Le film est faiblard et pas drôle et je peine à croire que Johnnie To soit venu plus de deux jours sur le tournage pour quelques fugaces moments de mise-en-scène. En y repensant il y a quelques chose d'étonnant dans ce film par contre sur l'influence de la culture occidentale. En effet, le personnage principal est un combattant de MMA, renié par son maître qui y voit du grand n’importe quoi, du sport spectacle corrompu par l’argent alors que lui est le dépositaire de la noblesse martiale. Maître de Kung-Fu donc ? Non ! De boxe anglaise ! L'héroïne, elle, court les qualifications d’un télé-crochet et là les références musicales, et ce n’est pas une tentative des sous-titreurs de faire des équivalences pour rendre les situations compréhensibles, c’est Madonna, Rihanna et Lady Gaga ! Très étrange ! Vertigo Drame sud coréen. Une designer qui a un CDD dans une grande entreprise souffre de vertiges liés à un problème d’oreille interne, souffre des mauvaises relations avec sa mère remariée avec un autre homme alcoolique et violent et est dans la situation peu enviable de devoir cacher sa relation avec son chef de service. En parallèle, un laveur de carreau tombe amoureux d’elle et devient son ange gardien (ou, selon ma lecture, un voyeur creepy qui se mêle de ce qui ne le regarde pas !). Rien à reprocher au cast et à la réalisation, mais le réalisateur-scénariste Jeon Kye-Su n’arrive rien à faire avec les différents éléments qu’il a posé et du coup c’est ennuyeux et mal ficelé. |