L'un des films les plus convaincants de Baumbach, portés par deux stars qui se donnent comme des bêtes (Adam Driver et Scarlett Johansson), entre Cassavetes et Woody Allen. Le film s'ouvre sur un biplex envoûtant, porté comme tout le film par la partition décalée (mi-nostalgique, mi-humoristique) de Randy Newman, où l'on entend en off les textes par lesquels ils décrivent mutuellement leurs qualités et leurs défauts respectifs, énoncés visualisés par des montages rapides de petits événements du quotidien. Fascinant moment de cinéma. Puis on passe, pendant l'essentiel du film, à une description sans concession de la guerre du divorce, au ton comique féroce et grimaçant, et où les pauvres héros se font contrôler par des avocats cyniques et désabusés (Ray Liotta, Laura Dern, Alan Alda, tous parfaits). Une partie technique, plutôt perçue du point de vue masculin, me semble-t-il, qui culmine par une hallucinante engueulade théâtrale (tous les personnages travaillent dans le monde du spectacle) dans un appartement sans âme de Los Angeles. Enfin, une conclusion qui retrouve le ton doux-amer du début, et son régime biplex, avec deux scènes de performance musicale en prise continue, chacun reprenant une chanson de Steven Sondheim… Là encore, du très, très haut vol. |
Depuis j'ai aussi rattrapé le précédent Baumbach, déjà pour Netflix. The Meyerowitz Stories… Un peu moins impressionnant que ce Marriage Story, mais tout de même d'une violence hallucinante sur la famille et porté par un immense Adam Sandler en quadragénaire infantilisé, hyper émouvant. sans oublier le personnage de vieux salopard assez savoureux incarné par D. Hoffmann. |